JO 2024 (Haltérophilie): "la douleur était vraiment atroce", l’immense déception d’Imadouchène, blessé, dans sa quête de médaille
Chacune de ses tentatives était une torture. En quête d’une médaille en haltérophilie chez les 89kg ce vendredi, Romain Imadouchène s’est effondré au sol de douleur après ses passages. Le Français, blessé au genou gauche, n’a pas pu se mêler à la lutte pour le podium (9e). Mais il affiche son immense fierté d’avoir réussi à soulever une barre à l’arraché (155kg) et une à l’épaulé-jeté (196kg) pour sauver l’honneur.
"Le public m'a fait oublier cette perte de la médaille"
"On a tenté d’inscrire le nom sur le tableau, il était hors de question que j’apparaisse avec une bulle sur le tableau ou que je sois éliminé à la maison", a lancé le champion du monde de l’épaulé-jeté (en moins de 96kg) en 2022. "La douleur était vraiment atroce, à 10/10. Aujourd’hui, je n’étais pas seul, on a soulevé tous ensemble cette barre qui a permis d’inscrire notre nom au tableau et d’y mettre le drapeau France. Ça a été difficile forcément mais je suis allé au bout de mon effort et je suis fier de ça." Il assure n’avoir jamais songé à jeter l’éponge malgré la terrible douleur dans son genou gauche.
"Je peux accepter de ne pas aller au bout de la performance escomptée, de la médaille visée mais il était hors de question que j’abandonne"
Le pensionnaire du club de Dunkerque a même vécu comme une victoire le fait de parvenir à lever cette barre de 196kg dans la deuxième manche, lui permettant d’être classé. "C’était une joie immense de vivre ce moment, ce public qui nous a porté, c’était un moment exceptionnel, suspendu dans le temps", a-t-il lancé. "Ils m’ont fait oublier cette perte de la médaille. Je suis quelqu’un qui se remet en question et qui aime ce côté performance, aller encore plus loin, plus haut. Je vais apprendre de cette erreur, je vais savoir comment c’est arrivé et pourquoi. Mon rêve d’être champion olympique n’est pas fini, d’ici Los Angeles je vais redoubler encore plus d’effort.
Romain Imadouchène explique s’être blessé à l’entraînement peu de temps avant ce rendez-vous olympique tant attendu. "Je fais des soins exceptionnels sur mes genoux, j’avais résolu tout ce qui me posait problème", explique-t-il. "Mais il y a quinze jours, je fais une mauvaise réception, une mauvaise chute à 200kg où le genou gauche tirait un peu. Depuis j’ai eu un énormément de liquide dans le genou, on a ponctionné 28 millilitres la dernière fois, on a infiltré, on a abattu toutes nos cartes."
Et ce vendredi, il a serré très fort les dents et laissé couler quelques larmes. "Depuis quelques jours, on essaie de ne pas aller en flexion pour limiter la douleur et l’impact", conclut-il. "Mon muscle a une lésion, ça gonfle un peu avec du liquide et ça vient écraser deux nerfs. Quand le nerf se pince, ça fait une douleur à 10/10 que je ne peux pas affronter. Malgré cette douleur, d’avoir porté et d’être allé au bout de cette barre, c’est une fierté."