JO 2024 (haltérophilie): "Le cerveau a tout enregistré", Marie-Joséphe Fègue croit en ses chances de médaille olympique
Marie-Josèphe Fègue, dans quel était d’esprit êtes-vous au moment d’entrer en lice?
J’ai vraiment hâte. Cela fait longtemps que j’attends. Tout mon corps, toute mon âme sont surexcités pour vendredi. J’ai envie de tout donner devant mon public. Etre fière.
Vous êtes deuxième au ranking des 76 kilos, mais pour ces JO, vous descendez en 71 kilos. Qu’est ce que cela signifie? Pensez-vou pouvoir refaire les mêmes barres?
C’est exactement ce que je me dis. J’ai perdu à peu près 7 kilos. Dans la catégorie en-dessous, pour ces JO, il faudra faire les mêmes barres qu’en 76 kilos (115 kilos à l’arraché, 130 à l’épaulé-jeté) voire davantage pour écrire l’histoire. Les barres que j’ai déjà réalisées me rassurent. Il faudra reprendre confiance et les reproduire. C’est dans la tête, le cerveau a tout enregistré, il faudra être confiant.
Pensez-vous aussi à la possibilité d’être la première médaillée olympique féminine de l’histoire de l’haltérophilie française?
J’y pense. Ce serait historique. La première des choses à laquelle je pense aussi c’est de réaliser mes barres. Si je fais ça, le résultat ne peut que suivre. On en a parlé avec les coaches. On se prépare à tout ce qui peut arriver. L’objectif premier est de prendre du plaisir pour ne pas regretter, et de ne pas être impressionnée par les JO.
"Ce parcours difficile, c'est une force supplémentaire qui me portera"
Comment vous-êtes-vous préparée à l’arraché qui débute le match?
C’est mon mouvement. C’est le mouvement sur lequel il ne faut pas se planter, assurer un 3/3. À partir de ce moment, on pourra se projeter sur la suite du match pour atteindre la médaille.
Pensez-vous à votre parcours qui vous a mené du Cameroun jusqu’à la France, sans papiers?
Oui j’y pense tous les jours. C’est une source de motivation, une force de plus. Je pense à ma grande sœur qui m’a toujours soutenue, paix à son âme. Elle sera là pour me prêter main forte, me passer un peu d’énergie. Je pense aussi à mon entraîneur du Cameroun, qui a cru en moi, paix à son âme aussi. Je pense à mes parents, mon fils, mon compagnon. Ce parcours difficile, c'est une force supplémentaire qui me portera."
Quel est le rôle de Vencelas Dabaya, votre coach?
Le coach me retourne le cerveau tous les jours. Il est très expérimenté. Avec lui, c’est une histoire de destin. Je ne le connaissais pas jusqu’à que je le découvre à la télé. C’est grâce au mouvement que je vais à l’haltéro. La première fois que l’on s’est rencontré, il a vu quelque chose en moi. C’est le destin. Il y a eu lui en 2008.