JO 2024: "Un gros pincement au cœur", dans les coulisses du démontage de la piscine olympique à Paris La Défense Arena

Ce ne sont pas les cris des spectateurs à chaque respiration de Léon Marchand sur son 200m brasse. Deux ouvriers démontent les rivets qui tiennent les barres de métal fixées au fond du bassin olympique. Ils enchaînent les largeurs d’un mur à l’autre. C’est l’un des seuls bruits que l’on entend dans le stade du Racing 92.

Il y a quelques jours encore, l’enceinte débordait de décibels pour les exploits des nageurs olympiques et paralympiques. Le bassin est un cratère de 50m. Plus aucun habillage, les échafaudages sont en train d’être grignotés par les équipes de démontage: "Il y a un gros pincement au cœur", confie Edouard Donnelly, directeur exécutif des opérations Paris 2024. "On se souvient des hourras du public. C’est la vie de ces grands évènements, de ces structures qui vont se balader ailleurs dans le monde."

Quel avenir pour les bassins?

Il y a 300 tonnes et 25 kilomètres de tubulaire à déménager dans des camions. Le bassin de course et celui d’échauffement ne vont pas être détruits ni exposés au musée. La commission Héritage de Paris 2024 a prévu de longue date d’en faire don à des municipalités de Seine-Saint-Denis, un département sous-doté en piscines, installation comprise. En 2021, un appel à manifestation d’intérêt a été lancé: "Sevran a souhaité recevoir le bassin de 50m et Bagnolet un bassin de 25 m. Sevran et Bagnolet étaient les plus motivés. Il y a des enjeux de timing, il y a des enjeux de foncier."

Les 25m restants du bassin d’échauffement vont rentrer dans un entrepôt du constructeur italien Myrtha Pools. On sait que Toulouse aurait aimé récupérer l’écrin des exploits de son dauphin Léon Marchand. C’est mal barré. Il ne reste qu’une moitié du bassin de récupération: "Cette partie reste notre propriété à ce jour", explique Alexandre Gandouin, directeur commercial France Myrtha Pools. "On entrera en discussion avec la municipalité qui le voudra. Rien d’officiel avec Toulouse." Pareil pour les 25m du bassin de pentathlon moderne qui été posé à Versailles et attend une nouvelle destination. La ville de Limoges a hérité des lignes d’eau.

Le chantier de la piscine d’échauffement sera terminé d’ici la fin du mois de septembre et la piscine principale d’ici le 9 octobre pour une remise des clefs aux équipes de Paris La Défense Arena le 15 octobre dernier carat. Une compétition d’e-sport a lieu le 9 novembre avant le Supercross la semaine suivante. Les Jeux olympiques sont bien loin.

Article original publié sur RMC Sport