JO 2024: Gourdes, parapluies, téléphones... Que vont devenir les objets trouvés des Jeux?
"Les Français ont particulièrement fait attention à leurs affaires". Au-delà des belles images et des montagnes de souvenirs, les Jeux olympiques de Paris 2024 ont également laissé un héritage bien concret: 4000 objets trouvés non-réclamés. Mais si ce nombre peut paraître important, Caroline Louis, manager de l'économie circulaire de Paris 2024, se félicite plutôt de sa faiblesse.
En effet, habituellement, ce sont environ 15.000 objets qui sont trouvés dans les grands évènements sportifs. Bien plus que les 7000 trouvés lors de ces Jeux, dont 3000 ont déjà retrouvé leurs propriétaires grâce à une mobilisation sur Facebook et tous les réseaux sociaux.
"J'ai une pensée pour la personne qui a perdu ses clés de voiture. Je suis vraiment désolée pour elle", soupire Caroline Louis.
Quant aux 4000 objets restants, leur destin dépend de leur nature. Charge à l'association Emmaüs Défi de leur trouver une nouvelle vie.
Des objets perdus de valeur
Les objets sont arrivés par camion dans les locaux de l'association sans que ceux chargés de les traiter ne sachent ce qu'ils y trouveraient. Et à l’ouverture, la surprise est de mise. "C’est chaud, il y a beaucoup de cartes bancaires, de passeports, de cartes d’identité... On va renvoyer tout ça à la préfecture. On doit les donner aux autorités compétentes car on ne va rien en faire. Pas de chance pour les propriétaires qui n’ont pas pu les retrouver", explique Amélie Desprez, chargée de communication chez Emmaüs Défi.
Les téléphones sont également présents en nombre. "On va les tester, les vider bien sûr. Et s’ils sont en état d’usage, soit on va les garder pour nous en interne, soit on va les utiliser pour notre travail ou les passer à nos collègues d’Emmaüs Connect”, indique la chargée de communication d’Emmaüs Défi.
Sans surprise, on retrouve aussi beaucoup de gourdes, chapeaux, lunettes de vue, vêtements et même des ordinateurs. Mais l'un des grands classiques reste le parapluie.
“Paris 2024 nous a prévenu qu’il y aurait pas mal de parapluies à cause du temps qu’il a fait pendant les épreuves", explique Amélie Desprez.
Du mobilier pour chambres et appartements
En plus de tous ces objets, Emmaüs Défi a déjà récupéré une partie du matériel que les athlètes ont laissé sur place. Un apport très intéressant pour l'association qui souffre d'un manque d’équipements sportifs, pourtant très recherchés par les clients. Emmaüs Défi a aussi pu récupérer du mobilier du village olympique, comme des matelas.
"C’est une bonne chose car le mobilier récupéré sera revendu à des personnes qui s’installent dans un premier logement. Il leur faut donc un lit et un matelas en première nécessité", se réjouit Amélie Desprez.
Une logistique de récupération et revente
Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (Cojo) avait pour ambition de faire des jeux circulaires afin que tout soit réemployé et que rien ne soit vraiment perdu. Il s’est donc chargé de redistribuer tous les objets dans des associations. Emmaüs Défi prend ainsi en charge la logistique de transports et de redistribution.
Tous les objets récupérés sont triés à l’arrivée. Tout est testé pour voir si c’est fonctionnel et sans danger pour la personne qui l’achète. Suit une mise en rayon ou une récupération pour les salariés en réinsertion d’Emmaüs Défi. Après toute une journée de tri, Emmaüs Défi s’attend à recevoir un autre camion.