JO 2024: détection de talents, doubles virtuels, diffusion 8K… l’IA aussi fait ses jeux
Si la cérémonie d’ouverture sur la Seine et à la tour Eiffel a fait entrer les Jeux olympiques dans une nouvelle ère, celle de la modernité technologique ne manque pas non plus son rendez-vous. Même du haut de leurs presque 130 ans, les Olympiades de Pierre de Coubertin ne pouvaient manquer le train de l’intelligence artificielle. Et celle-ci y est un athlète de premier plan, bien que parfois œuvrant dans l’ombre pour le bien de tous.
Des vagues de Tahiti au sommet de la tour Eiffel, des travées du Stade de France aux tatamis du Grand Palais éphémères, l’IA s’invite dans toutes les arènes et toutes les épreuves. Et cela bien avant que le premier sportif ne foule un parquet, une pelouse ou une piste. Car le groupe américain Intel œuvre à la bonne tenue technologique des Jeux olympiques de Paris depuis plusieurs années déjà.
Des doubles virtuels de tous les sites olympiques
Partenaire de longue date, le géant de l’informatique a redoublé d’efforts pour cette édition afin d’implanter un peu partout son dernier bébé: l’IA de ses machines. Et ces dernières ont particulièrement bien carburé.
L’attrait de la candidature de Paris 2024 reposait sur le fait que la majorité des sites accueillant des épreuves étaient préexistants. Mais qui dit préexistants dit aussi utilisés toute l’année et les semaines précédant l’événement. Difficile donc de préparer les lieux, d’adapter et d’ajuster à la grandeur d’un tel événement.
Pour pallier ce souci, Intel a eu l’idée de créer à l’aide de l’IA des jumeaux numériques des sites afin de permettre à différentes délégations se rendant sur la place, aux futurs partenaires investissant les lieux ou tout simplement aux organisateurs, d’anticiper les installations, les flux de circulation des visiteurs et athlètes, les besoins en restauration ou en sécurité.
Chaque site, même complexe comme l’arène du Champ de Mars, le site de beach-volley sous la tour Eiffel ou encore la salle de concert et de rugby de La Défense Arena transformée en piscine olympique, a pu être passé au peigne fin virtuel avant leur métamorphose olympique. Un gain de temps et d’argent pour tout le monde, assure Intel, car cela a permis d’éviter certains déplacements sur place pour s’organiser ou pour simplement savoir où placer des caméras. Cela aussi, l’IA a pu le suggérer à la lumière des événements passés qui lui ont servi d’entraînement.
Cela a aussi donné naissance à un tableau de bord sur les différents sites grâce à l’implantation de multiples capteurs par Intel. "Cela fait remonter les données concernant le taux d’occupation du site et l'utilisation des différents espaces", explique-t-on du côté des experts IA du fabricant. "Cela permet alors de gérer les flux de spectateurs, mais aussi la restauration, les plans d’évacuation, l’intervention des urgences si besoin, etc. Tout cela en temps réel."
L’IA, de la diffusion grandiose aux modélisations d'athlète
Mais l’intelligence artificielle s’immisce aussi dans la compétition. Non pas dans les résultats des athlètes engagés, mais dans la façon dont on peut admirer leurs exploits. Pour couvrir tous les sites, Intel a travaillé avec Orange à la création d’un réseau 5G privé sur la capitale et les sites de proche banlieue afin de permettre une meilleure transmission des informations, mais aussi des envois en temps réel d’images en 8K.
Certes, tous les écrans ne sont pas aptes à diffuser de la 8K, mais certaines compétitions - et quelques caméras de la cérémonie d’ouverture - ont ainsi pu capturer en très haute résolution.
Si pour Paris, la diffusion se fera encore massivement en 4K, 2K ou Ultra HD, OBS (Olympic Broadcasting Services), l’organisme de diffusion des images du CIO, espère pouvoir diffuser toute la compétition de Los Angeles 2028 en 8K. Et diffuser dans une telle résolution nécessite aussi un coup de pouce de l’IA. Avec une bonne dose de machine learning, celle-ci a été entraînée à bien identifier les différents éléments des sports pour que l’eau de la piscine soit bien nette et fidèle à la réalité par exemple, mais pas tout à fait la même que celle de l’eau des épreuves en eau libre.
Et l’IA ne s’arrête pas là dans sa tâche de rendu des JO. À l’aide des PC IA fournis et des cartes graphiques maison, OBS propose des données statistiques par exemple au tennis en capturant divers points d’un joueur pour comprendre son mouvement, la vitesse de frappe, etc.
Joindre l’agréable à l’utile pour les fans et les pros
Si l’IA se la joue très pratique, elle n’en oublie pas pour autant son côté ludique. Au Stade de France, un dispositif conçu conjointement par Intel et Samsung permet de détecter les talents de demain. Ou tout du moins, de vous indiquer pour quel sport vous êtes fait. À l’aide de petits exercices physiques (courir sur place, tester vos réflexes, votre force physique ou votre explosivité en départ de course), l’IA peut vous indiquer vos points forts et à quel sport cela conviendrait parmi les sports olympiques.
Ce dispositif qui va ravir les visiteurs du site est déjà utilisé par des clubs anglais de football, la fédération sénégalaise, des équipes de NFL ou bien certains établissements pour faire de la détection de potentiels chez les plus jeunes. Une façon d’améliorer le recrutement ou encore d’orienter les enfants vers des sports qui leur correspondent et les inciter ainsi à de la pratique qui leur plaise.
La technologie s’invite aussi au Village Olympique. Un chatbot baptisé Athlete 365 (disponible en 6 langues) a été mis à disposition des athlètes pour les tenir informés. Ils peuvent ainsi lui demander des informations pratiques, connaître certains points du règlement, que faire s’ils veulent que leurs proches viennent à leur compétition, les infos météo, etc. Le tout est tenu à jour par le CIO pour que les informations soient toujours à jour.
Et l'ensemble des nouveautés portées par l'IA et Intel ne s'arrête pas aux Jeux Olympiques. Les épreuves et organisations des Jeux Paralympiques en profiteront également jusqu'au 8 septembre.