JO 2024 (cyclisme): pourquoi la course en ligne bouscule tous les standards habituels
Favori annoncé de la course en ligne des Jeux olympiques de Paris 2024, le Néerlandais Mathieu van der Poel n'aura ce samedi (à partir de 11h) que deux coéquipiers pour l'épauler. Il en avait six à ses côtés en avril dernier lors de ses victoires sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, à titre de comparaison. De quoi forcément ouvrir le champ des possibles pour les participants pour une course très atypique en prévision.
"Cette course ne ressemble à rien d'autre"
Pour des raisons de parité, il n'y aura que 90 coureurs au départ ce samedi - et 90 chez les femmes ce dimanche - avec un maximum de quatre éléments par pays. Certains concurrents, peu habitués à rouler avec les stars du cyclisme, devraient d'ailleurs rapidement se faire lâcher. Et comme lors des championnats du monde, il n'y aura pas d'oreillettes non plus.
Le parcours ne s'annonce pas simple avec 273 kilomètres pour les hommes, pour 2800 mètres de dénivelé positif, soit une distance qu'on peut retrouver sur les Monuments. Sauf que la course pourrait être rapidement incontrôlable dans l'enchaînement de petites bosses avec très peu de coéquipiers pour rouler. "Cette course ne ressemble à rien d'autre", a prévenu Thomas Voeckler, le sélectionneur de l'équipe de France.
Le circuit final est très attendu, avec trois boucles autour des rues pavées de la butte Montmartre, avant une arrivée au Trocadéro. "La course sera peut-être jouée avant la première ascension de Montmartre", a commenté Mathieu van der Poel. "Je pense que de nombreux pays trouveront une option pour ouvrir la course plus tôt." Après le départ en face de la Tour Eiffel, le peloton se dirigera vers la vallée de Chevreuse avant d'aller chercher le circuit urbain.
Une gestion de la course et de l'effort vraiment "différente"
En 2016, sur un circuit annoncé pour les grimpeurs à Rio, Greg van Avermaet s'était imposé après avoir anticipé. Le Belge n'était pas forcément réputé pour être le meilleur grimpeur du peloton. Quatre ans plus tôt, à Londres, Alexandre Vinokourov l'emportait après avoir piégé les sprinteurs avec Rigoberto Uran. Tenant du titre et absent à Paris, Richard Carapaz avait lui terminé en solitaire à Tokyo. Mais sur ces trois dernières éditions, il y avait à chaque fois plus de 130 concurrents. Le scénario s'annonce encore plus indécis à 90.
Julian Alaphilippe, Christophe Laporte, Valentin Madoua et Kévin Vauquelin représenteront les Bleus. Mais ils n'avanceront pas avec une pancarte de favoris, au contraire de Mathieu van der Poel ou de la sélection belge, qui arrive avec Remco Evenepoel et Wout van Aert. "On ne se prend pas pour d'autres. Mais l'humilité n'empêche pas l'ambition. Je peux vous assurer que vous serez fiers de cette équipe de France", a annoncé Thomas Voeckler.
Motivé, Julian Alaphilippe a déjà connu les JO en 2016, où il avait pris la quatrième place. Mais ce rendez-vous à domicile a forcément une saveur différente. "La course sera longue, il faudra être concentré, il n'y a pas d'oreillettes. Il y a une gestion à avoir de la course et de l'effort vraiment différent de ce qu'on a l'habitude de faire", a jugé le double champion du monde. "Le parcours est exigeant, ça me plaît."