JO 2024 (cyclisme sur piste): Benjamin Thomas raconte son incroyable sang-froid après sa chute
Tellement serein qu’il faisait des mots croisés le matin de son rendez-vous avec l’or. Benjamin Thomas est devenu champion olympique de l’omnium ce jeudi soir au prix d’un incroyable sang-froid. "C’est un truc de fou, une journée incroyable, il ne pouvait rien m’arriver", a-t-il confié face à la presse. "Les planètes étaient alignées." Déjà repêché dans la course à l’élimination ("ça frottait sale") après le déclassement de Fernando Gaviria, le coureur de la Cofidis s’est fait encore plus peur dans la dernière épreuve (celles des points) en chutant à 25 tours de l’arrivée alors qu’il dominait le classement général. Mais il n’a pas tremblé en profitant des cinq tours neutralisés permis par le règlement pour se remettre en selle.
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"Le premier réflexe c'est de se relever et regarder son vélo"
"La chute, c'est un détail", sourit-il. "J’ai glissé, ça brûle mais il n’y avait rien de cassé, j'ai eu de la chance. Tout de suite, j'ai regardé le compte tours, j'ai vu qu'il y avait un sprint qui arrivait dans deux tours, je me suis dit: ‘je remonte après le sprint’ comme ça, je pouvais aussi faire descendre un peu les pulsations et récupérer et c'est ce qui m'a permis aussi dans le final de remettre un petit coup, partir avec le Portugais et maîtriser."
"En fait, quand on est en plein effort comme ça et qu'on a une chute, le premier réflexe d'un cycliste c'est de se relever, regarder son vélo", a-t-il ajouté en conférence de presse. "Par précaution, j'ai changé de vélo - enfin je crois-, je suis reparti avec mon vélo de rechange mais qui est exactement pareil donc il n'y avait pas de différence. J'ai bougé un peu pour voir qu'il n'y avait rien cassé, j'ai vu qu'on approchait de notre sprint."
"Je savais que j'avais assez de tours neutralisés pour remonter en piste, sans être pénalisé"
Il poursuit. "J'ai préféré remonter après le sprint pour me remettre dans les roues, c'était plus facile et voilà, j'ai essayé de maintenir le calme, ne pas paniquer et vraiment avoir du sang-froid. Et tout de suite derrière, j’ai fait le sprint pour montrer que j'étais encore là pour assurer. Mais la chute, c'est une belle anecdote."
Benjamin Thomas s’est alors concentré à contrôler la dernière attaque du Portugais Iuri Leitao, son principal rival (en argent) avant de célébrer avec le public dans les derniers tours, une fois la victoire acquise. Il ne la prend pas comme une revanche, trois ans après sa grosse déception de la quatrième place aux JO de Tokyo. Mais il savoure. "Je savais que j'étais attendu, pronostiqué comme un médaillé d'or mais je n'y ai jamais pensé avant, ni pendant et maintenant elle est là."
Il a désormais rendez-vous avec l’américaine en compagnie de Thomas Boudat. Un rendez-vous qu’il abordera avec quelques séquelles de ce jeudi. "Je vais voir un peu ce que j'ai, je pense que je me suis bien brûlé", conclut-il. "Demain, je pense que j'aurai mal partout mais samedi on va resserrer les dents. J’ai vraiment envie d'offrir ce que j'ai, c'est le meilleur des cadeaux à la Boude (Thomas Boudat) pour la dernière de sa carrière, un beau jubilé."