JO 2024: une conseillère de l’ONU suggère de faire des tests de genre pour éviter une nouvelle polémique Imane Khelif
Verra-t-on bientôt le Comité international olympique mettre en place une loi Imane Khelif? Sacrée championne olympique de boxe lors des JO de Paris, l’Algérienne s’est retrouvée au cœur d’une immense polémique. Interdite de compétition officielle par l’IBA mais autorisée à concourir à Paris 2024, la boxeuse de 25 ans a été la cible de rumeurs autour de son genre. Accusée par ses détracteurs d’être née homme, la combattante avait pourtant reçu le soutien du CIO et de toute l’Algérie avant de décrocher la médaille d’or. Mais quelques semaines après la polémique, une conseillère de l’ONU a remis une pièce dans la machine ce mardi.
"Il existe des circonstances dans lesquelles les contrôles sexuels sont nécessaires, légitimes et proportionnés pour garantir l’équité et la sécurité dans le sport", a expliqué Reem Alsalem dans un rapport officiel et comme relayé par le journal britannique The Telegraph. "Aux Jeux olympiques, les boxeuses devaient affronter deux boxeuses dont le sexe féminin était sérieusement contesté, mais le CIO a refusé de procéder à un contrôle."
"Une procédure fiable de dépistage du sexe"
Celle qui est rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes et les filles depuis 2021 a ainsi estimé que des tests de genre permettraient d’éviter de nouveaux scandales comme ceux autour d’Imane Khelif et de la boxeuse taiwanaise Lin Yu-ting, également titrée à Paris.
"La technologie actuelle permet une procédure fiable de dépistage du sexe grâce à un simple prélèvement de joue pour un caractère non invasif, la confidentialité et la dignité", a encore assurée la Jordanienne dans son rapport. Reem Alsalem, par le passé été accusée de tenir des positions anti-trans, n’a pas manqué de rappeler que le CIO avait déjà eu recours à des tests de genre entre 1968 et 1999 afin de garantir une équité à tous les athlètes pendant les JO.
Et de poursuivre dans ses recommandations auprès de l’ONU: "Le sport fonctionne selon le principe universellement reconnu selon lequel une catégorie distincte pour les femmes est nécessaire pour garantir des opportunités égales, justes et sûres."
Vers la création d’une catégorie "ouverte" et mixte?
Afin de ne pas empêcher les athlètes transgenres de concourir dans les compétitions officielles, Reem Alsalem a également suggéré l’apparition d’une nouvelle catégorie présentée comme "ouverte" où les sportifs ne souhaitant pas participer aux épreuves de leur sexe biologique pourraient s’aligner. Pour la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes et les filles, cela permettrait d’éviter certaines polémiques autour des sportifs trans.
"Historiquement, la différence de performance entre les sexes est plus grande que celle expliquée par les différences physiologiques et anatomiques entre les hommes et les femmes, en particulier chez les athlètes les moins bien classés. Ces avantages physiologiques ne sont pas annulés par la suppression de la testostérone", a encore glissé Reem Alsalem dans son rapport comme cité par The Telegraph. "Le fait de saper les critères d’éligibilité pour les sports non mixtes entraîne des formes injustes, illégales et extrêmes de discrimination à l’encontre des athlètes féminines sur la base du sexe."
Une potentielle révolution dans les compétitions sportives et aux JO qui ne s’appliquerait toutefois pas à Imane Khelif et Lin Yu-ting, toutes deux nées femmes malgré leur hyperandrogénie.