JO 2024 (boxe): "Tu dors? Non je n’y arrive pas", Oumiha et Bennama partagent leur chambre et leur rêve de médaille d’or

Difficile de trouver le sommeil à la veille à la veille d’un rendez-vous qui peut faire basculer son destin. Allongés dans leur lit, Sofiane Oumiha et Billal Bennama ont eu du mal à fermer les yeux au village olympique, avant leurs demi-finales aux JO de Paris 2024. Originaires de Toulouse, les deux boxeurs partagent la même chambre dans le grand complexe de Saint-Denis. Et ils vivent des émotions similaires dans la capitale, en avançant ensemble vers le rêve de médaille d’or. "On se pousse l’un et l’autre, on rigole dans la chambre", témoigne Oumiha. "Samedi soir, il était 00h30-1h, j’étais en mode: ‘Billal, tu dors?’. ‘Non, je n’y arrive pas’. ‘P…, tu te refais le match?’ et on rigole tu vois."

Malgré cette veillée nocturne, les deux potes ont remporté leur demi-finale respective, ce dimanche, à l’Arena Paris Nord de Villepinte. En -51kg, Billal Bennama (26 ans) a battu le Dominicain Yunior Alcantara Reyes, juste avant que Sofiane Oumiha (29 ans) domine le Canadien Wyatt Sanford chez les -63,5kg. "Avec Billal, on se suit constamment, apprécie Sofiane, de trois ans son aîné. On se suit partout. C’est comme mon petit frère. Aujourd’hui, c’est lui qui a donné le tempo. Il est allé chercher sa finale, je l’ai suivi. Ce n’est que du positif."

"L’argent, ce n’est pas ce qu’on est venu chercher"

Les fighters de la ville rose ont désormais rendez-vous à Roland-Garros pour écrire une page inoubliable de leur histoire commune en finale, à un jour d’intervalle. Oumiha ouvrira la voie mercredi (22h34) sur le court Philippe-Chatrier face au Cubain Erislandy Alvarez Borges. Et Billal Bennama enchaînera le jeudi (également à 22h34) contre l’Ouzbèke Hasanboy Dusmatov. "On a deux médailles d'argent assurés, ce n'est pas ce qu'on est venu chercher lui comme moi, souffle Oumiha. C'est beau ce qu'on réalise. On est à domicile, à nous de faire le nécessaire. A titre personnel, je suis dans une quête."

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Venu les soutenir à chacun de leur combat depuis le début des JO, Tony Yoka, champion olympique à Rio en 2016, apprécie l’entente qui règne entre les deux finalistes français: "Ils ont une très belle dynamique. C’est ce que j’ai pu constater il y a quelques semaines. Je suis venu les voir à l’entraînement. Je voulais voir s’ils avaient une certaine émulation, s’ils étaient solidaires entre eux. Parce qu’en boxe, si l’équipe n’est pas soudée, tu as du mal à te pousser à l’entraînement. C’est tellement dur. Ça fait quatre ans qu’ils sont dessus. Pour se pousser et s’arracher, il faut que les mecs soient solides. J’ai vu que c’était une team vraiment soudée, c’est pour ça que je me suis dit que ça peut le faire. Là, ils sont en train de le faire. Ce n’est pas fini, parce que chez les hommes on n’a que deux médailles d’or en France (lui et Brahim Asloum, titré en 2000, NDLR). J’espère qu’on en aura d’autres..."

Article original publié sur RMC Sport