JO 2024 (basket): le clash entre Fournier et Collet après la claque contre l'Allemagne

L'affiche s'annonçait alléchante. 26.860 spectateurs s'étaient pressés au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq pour assister à France-Allemagne vendredi 2 août. Un test pour jauger le niveau des basketteurs français, inquiétants en préparation, un poil mieux contre le Brésil et miraculés contre le Japon.

Face aux champions du monde en titre comme lors des deux premiers matchs, Vincent Collet voulait "bâtir une défense hors norme". C'est l'ADN que le staff souhaite inculquer à l'équipe. La consigne a tenu un quart temps. Puis l'arrière garde bleue a complètement flanché. Malgré une deuxième moitié de match plus en accord avec les aspirations de l'entraîneur de l'équipe de France, le score final est lourd: 85-71 pour les Allemands.

Si les Bleus accèdent malgré tout aux quarts de finale, Nicolas Batum était dépité après la rencontre. "Quel genre d'équipe veut-on être? Doit-on être? (...) Ce soir, c'était un manque de respect par rapport au public", s'est-il désolé. Et d'ajouter, sur RMC: "Il y aura beaucoup de négatifs à retirer. La première période, c'est quand on a une équipe qui ne veut pas écouter les consignes, qui ne veut pas jouer dur. J'ai poussé une gueulante à la pause".

Evan Fournier, lui, y est allé plus frontalement, pointant du doigt la stratégie choisie depuis le début de la compétition olympique. "Par moments, je pense qu'on se trompe dans la façon dont on veut jouer. Et on paie les pots cassés sur ça", pose le joueur des Detroit Pistons. "De nos jours, la meilleure défense reste l'attaque. Ce n'est plus jeu des années 1990 ou des années 2000 où tu pouvais défense demi-terrain."

Des propos "regrettables et inacceptables"

Ces propos sont arrivés aux oreilles de Vincent Collet. En conférence de presse, ce samedi, l'entraîneur tricolore a fustigé "des mots regrettables et inacceptables".

D'autant que ce dernier avait, après le coup de sifflet final, insisté à nouveau sur l'importance de retrouver un bloc plus imperméable. "Le premier enjeu pour mardi est de retrouver un niveau défensif. Un match d'attaque en quart ne nous mènerait nulle part. Contre l'armée qui nous attend, il n'y a pas d'espoir", avait déclaré Vincent Collet.

La photo d'ensemble n'a pas de quoi rassurer avant le quart de finale, prévu à l'AccorArena, et une élimination précoce semble se dessiner à l'horizon. D'autant que sauf cataclysme, l'adversaire sera de taille, puisque les Bleus devraient croiser la route du Canada.

Il y a un an, à la Coupe du monde à Jakarta, la bande de Shai Gilgeous-Alexander avait humilié les Français (95-65). En préparation cet été, les hommes de Vincent Collet ont d’abord disputé un "scrimmage" (match d’entraînement) puis un match officiel pour une nouvelle déroute (85-73).

Les Bleus "armés" pour faire face au Canada?

Dans ce contexte plus que défavorable, Evan Fournier estime que les Bleus conservent une carte à jouer en quart de finale, à condition de l'employer correctement.

"On a perdu un match, ça fait mal au cul", résume-t-il crûment. "On sera à Paris, on va faire un meilleur match. Après de toute façon, on ne sera pas les favoris sur ce match-là, c'est clair, on ne va pas se mentir. Mais ce n'est pas pour autant qu'on ne peut pas montrer de plus belles choses. On est armés pour."

Invités du plateau de France 3 ce samedi après-midi, Nicolas Batum et Victor Wembanyama ont tenté de diffuser de bonnes ondes, brandissant le soutien du public et des autres athlètes en étendard. "Il y a de l'amour pour le drapeau et pour nos compatriotes", arguent-ils. Selon eux, les JO, qui plus est en France, "c'est encore au-dessus" de la NBA.

Article original publié sur RMC Sport