JO 2024 (athlétisme): pourquoi les lanceurs poussent-ils de puissants cris?

Ils ne sont pas évidents à étendre dans la clameur du Stade de France. Dimanche, pourtant, dans l’attente de l’incroyable finale du 100m hommes, des cris ont réussi à résonner dans l’enceinte dionysienne. Ils étaient l’œuvre des lanceurs de marteau engagés dans une finale remportée par le jeune Canadien Ethan Katzberg (22 ans) devant le Hongrois Bence Halasz et l’Ukrainien Mykhaylo Kokhan. Ce mardi matin, de nouveaux râles se sont fait entendre depuis la zone du lancer de javelot pendant les qualifications, confirmant cette propension à crier une fois que l’objet (javelot, marteau, poids ou disque) quitte les mains de ses propriétaires.

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"Ça extériorise un peu toute la force qu’on a en nous"

"Je pense que c’est juste une réaction du corps qui est sous tension", explique le Trinidadien Keshorn Walcott, éliminé en série du javelot malgré un jet à 83,02m. "Ça n’aide pas nécessairement pour la distance mais je pense que ça aide pour accompagner le javelot. C’est plus une manière de libérer la tension."

Le Finlandais Toni Keranen, qui a validé son billet pour la finale en envoyant son objet à 85,27m, avance une explication plus physiologique. "Je pense que ça vient naturellement parce que tu bloques l’air dans tes poumons et tu le bloques vraiment très dur, il faut juste que ça sorte. Ce n’est pas une chose intentionnelle", explique-t-il.

Ce n’est pas non plus systématique. Ce cri accompagne aussi la sensation du lanceur sur la qualité de sa performance. Le Français Teura'itera'i Tupaia ne se souvient pas avoir hurlé ce mardi matin et pour cause, il n’a pas validé un seul de ses essais au javelot.

"Moi, ça m’aide à extérioriser, à relâcher en fonction des lancers", ajouté-t-il. "Je ne sais pas si on l’a vu mais je crois que je n’ai pas trop crié aujourd’hui. Je savais que ça ne passait pas. Pour pas mal de lanceurs, dès qu’on sent que le javelot part de notre main, on sait qu’il y a un déclic, un truc. Et c’est à partir de là qu’il y a un cri qui sort. Ça extériorise un peu toute la force qu’on a en nous."

Article original publié sur RMC Sport