JO 2024 (athlétisme): "Ce ne sont pas ses Jeux, mais ceux des athlètes", Hugo Hay tacle Emmanuel Macron et sa communication olympique
Au Stade de France, Hugo Hay a vécu une journée à la fois belle et agitée en parvenant à se qualifier pour la finale du 5.000 mètres des Jeux olympiques de Paris 2024, qui se tiendra le 10 août à 19h50. Mais avant son entrée en lice, le demi-fondeur tenait à adresser un message piquant envers Emmanuel Macron.
À l’occasion d’un entretien avec l’Humanité, le Français a accusé le président de la République de vouloir attirer l’attention sur lui durant ces Jeux, au détriment des athlètes: "Emmanuel Macron est hors-sol, et j’ai l'impression que son entourage le laisse sur son piédestal. Je voudrais lui dire que ce ne sont pas ses Jeux, mais ceux des athlètes", a-t-il déclaré.
Depuis le début de la compétition, le président s’est souvent déplacé pour assister à plusieurs compétitions, et a même félicité en personne le judoka Teddy Riner après qu’il ait gagné la médaille d’or.
"J’aurais deux, trois choses à lui dire"
Habitué à critiquer Emmanuel Macron sur son compte X (anciennement Twitter), Hay espère que le président daignera l’appeler une fois la compétition terminée, afin de s’expliquer avec lui: "J’aimerais beaucoup, même si j’ai très peu de chances de médailles. J’aurais deux, trois choses à lui dire."
En plus de son activité sportive, le Français surveille de près les décisions politiques de l’Etat, et est loin d’être satisfait: "En bas, ça gronde. Il faut écouter les demandes de justice sociale, la colère du peuple qui se prive, a du mal à remplir son frigo et se fait rembarrer quand il manifeste contre la réforme des retraites."
À l’instar de plusieurs sportifs, Hay a suivi de près les élections législatives, et révèle avoir célébré la défaite du Rassemblement National. Une libération aux yeux du Français qui a pu sereinement préparer les Jeux: "Le sport est secondaire par rapport à la vie démocratique de notre pays et à la nécessité de combattre l’extrême droite (...) Le soir du second tour, j’ai crié. Ça m’a permis de me libérer d’un poids et de me projeter totalement vers les Jeux. Ce n’est pas parce que je suis athlète de haut niveau que je dois fermer ma gueule."