JO 2024 (athlétisme): comment la danse aide Sasha Zhoya à mieux franchir les haies

Sasha Zhoya (22 ans) n’a pas trop aimé ses débuts sur 110m haies ce dimanche. Trop matinaux et pas assez convaincants sur ses franchissements de haies, selon son propre aveu. Mais cela a tout de même suffi au Français pour se qualifier pour les demi-finales de ces JO de Paris 2024, programmées ce mercredi (19h05). D’ici là, le natif de Perth (Australie) a décidé de rectifier le tir en programmant dès le lendemain une séance avec son "prof de danse", a-t-il confié dimanche.

"La danse apporte une connaissance de son corps"

Sportif hyperactif dans ses jeunes années (perche, taekwondo, course), Zhoya a aussi pratiqué la danse qu’il juge encore aujourd’hui très importante "pour relâcher, reprendre la souplesse et retravailler mon corps". "Je faisais énormément de danse quand j’étais plus jeune, il y a trois ans et là, je n’ai pas la même dynamique, agilité, fluidité sur les haies", a-t-il ajouté. "Ce travail de danse travaille tous les muscles que je n’utilise pas normalement ou que je n’entraîne pas en salle de muscu, sur les haies ou à l’entraînement. Ça rajoute une fluidité dans tous mon corps et ma vie en général."

"C’est du travail de ballet et un peu de contemporain pour finir", a-t-il expliqué.

Son "prof de danse", c’est depuis trois mois Grégory Milan, ancien danseur français de l’Opéra de Paris salarié à 80% par la Fédération française de gymnastique mais aussi en charge de la chorégraphie d’une certaine Simone Biles sur les JO. Lui se définit comme "préparateur corporel et artistique, et pas chorégraphe" et savoure cette collaboration avec le hurdleur français. "Je fais un travail corporel de barres à terre, de barres de maintien, c’était amusant de voir comment je pouvais aider Sasha en athlétisme avec la danse. Il a les bonnes bases, il connaît tout le vocabulaire de la danse, c’est génial pour faire des choses sérieuses."

"Je l’ai prévenu en lui disant qu’on n’allait pas faire d’exercice d’un gamin de onze ans et c’est ce qu’il recherchait", poursuit-il. "On est entré dans le vif du sujet sur un travail d’appui, quand il franchit la haie. Il était important qu’il ait sa jambe dans la tenue avec les genoux, l’adducteur. On a surtout travaillé les pieds parce que je trouve qu’il les utilise mal, il n’a pas du tout de force dans la voûte plantaire."

"C'est une perle"

Ensemble, ils se penchent aussi sur "l’alignement et l’auto-grandissement qui est très important pour ces athlètes". "La danse apporte une connaissance de son corps. Beaucoup de sportifs répètent sans comprendre ce qu’ils font. La danse est tellement précise pour expliquer ce qu’on ressent, on va ressentir chaque fibre et Sasha a besoin de ça et il est très vaillant, il se donne à fond. Je prends un plaisir énorme à travailler avec lui parce qu’il est extrêmement travailleur et c’est génial." Le tout sous le regard de Ladji Doucouré, champion du monde du 110m haies en 2005 et entraîneur de Sasha Zhoya.

Grégory Milan conclut en confirmant travailler le ballet avec son athlète. "Je fais souvent un travail contemporain ensuite avec du relâchement, des étirements. C’est une perle à faire travailler. Je suis content de la trouvaille."

Article original publié sur RMC Sport