JO 2024 (athlétisme): après son 800m, la policière qui "court derrière les voleurs" Anaïs Bourgoin ne retournera pas dans les quartiers de Paris

Anaïs Bourgoin (27 ans) a, comme beaucoup d’athlètes français, eu droit à une grosse ovation du Stade de France à l’énoncé de son nom, ce dimanche en demi-finales du 800m. Un engouement peut-être amplifié par ses propos amusants samedi, après sa qualification pour le tour suivant. "Je courais derrière les voleurs Porte de Saint-Ouen, aujourd’hui, je cours au Stade de France", rigolait-elle. "J’espère qu’ils me verront et qu’ils comprendront pourquoi je les rattrapais tout le temps."

Retrouver le terrain, "ce n’est pas le programme"

Ce dimanche, elle n’a pas réussi à se hisser en finale en terminant seulement sixième de sa demi-finale (1’59’’62). Elle pourra alors prendre le temps de découvrir sa nouvelle notoriété qu’elle ignore encore. "Je coupe les réseaux sociaux pendant les championnats, je n’ai pas encore vu", sourit-elle. "Du monde m’a quand même écrit mais dès que je reçois un message, je le mets en archive parce que j’ai peur que ça me déconcentre mais j’ai cru comprendre qu’il y avait eu beaucoup d’engouement. C’est marrant."

En a-t-elle reçu de ses collègues policiers? "Depuis le début, même quand je travaillais, j’avais beaucoup de soutien de la part de mes collègues", explique-t-elle. "Quand je montais dans la voiture, ils me voyaient avec une bouteille de Saint-Yorre et rigolaient parce qu’ils savaient que j’avais fait une ‘spé’ (séance spécialisée) avant. Ils m’ont toujours soutenu, aidé. Maintenant, j’ai intégré le dispositif des sportifs de haut niveau dans la police nationale donc, aujourd’hui je représente la police nationale mais cette fois-ci, par le sport."

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Anaïs Bourgoin ne retrouvera donc pas le terrain dans l’immédiat. "Non, ce n’est pas le programme", explique-t-elle. "Peut-être un jour parce que c’est de l’adrénaline mais pour l’instant je compte bien continuer encore le haut-niveau."

Présentée comme une policière de la brigade anti-criminalité (BAC), elle précise son poste qui n'est ps tout à fait celui-là mais qui y ressemble. "C’est un groupe de soutien de quartier, les missions sont similaires à la BAC", détaille-t-elle. "C’est de l’adrénaline parce que, quand on sort en voiture dehors, on ne sait pas ce qui nous arriver, la personne qu’on suit peut être armée. Aujourd’hui, je me retrouve parfaitement dans l’athlé et je compte aller très loin."

Courir derrière les voleurs de Saint-Ouen n’était pas seulement une formule. "C’était la réalité de notre métier, les quartiers de Paris Nord sont des quartiers difficiles", ajoute-t-elle. Elle s’amuse de pouvoir un jour être reconnue par des personnes qu’elle contrôle… même si ce ne sera pas pour tout de suite. "Oui, peut-être", conclut-elle. "Tant mieux si ça provoque de l’engouement, c’est cool mais c’est l’athlé avant tout. "

Article original publié sur RMC Sport