JO 2024 (athlé): "Je l'invite à monter sur un tapis de course", le défi lancé à Douillet par un Gressier agacé après son 5.000m
La respiration haletante, et le visage masqué. Quelques minutes après sa 9e place - seuls les 8 premiers étaient qualifiés - lors de sa série du 5000m aux Jeux olympiques, ce mercredi matin, Jimmy Gressier a révélé au micro de RMC avoir vécu des derniers jours compliqués.
"Il faut savoir que je suis tombé malade après le 10.000m, j'ai été cloué au lit pendant trois jours, et pendant ces trois jours la décision c'était de ne pas courir", a confié le coureur nordiste. "Contre avis médical j'ai décidé de courir, parce que je savais que cette ambiance dans ce stade, je ne la revivrais certainement plus. J'avais la chance d'être qualifié aussi sur 5000m, je voulais honorer ma sélection. Quelqu'un dans le monde est resté sur le carreau en n'étant pas qualifié, ce n'est pas pour que moi je me désengage au dernier moment... Ça ne passe pas à pas grand-chose, mais je pense que je n'ai pas démérité. Avec le 10.000m, la récupération très compliquée et ma maladie, je savais que je partais à l'abattoir. J'avais envie quand même de tenter ma chance."
"Sur certains sports, sans les dénigrer, il n'y pas autant de concurrence"
Ses Jeux désormais terminés, Gressier a assuré n'avoir aucun regret. "Je savais que je n'avais rien à perdre, j'avais déjà réussi en quelque sorte mes JO même si j'avais fini 13e (lors de la finale du 10.000m)." Une performance honorable, mais une performance qui ne permet pas à l'athlétisme français de décrocher un podium, comme l'avait souligné notre consultant David Douillet.
Une analyse visiblement mal acceptée par Gressier. "Certains, comme monsieur Douillet, pourraient dire qu'on s'extasie avec une 13e place, mais il faut savoir que dans notre sport, une 13e place mondiale avec un chrono en moins de 27 minutes, ce n'est pas n'importe quoi", a-t-il grincé. "Ce n'est pas très grave, il n'est pas connaisseur, je l'invite à monter sur un tapis de course et à aller à 22km/h en tenant le plus longtemps possible."
Et de conclure un brin amer: "Il ne faut pas comparer l'athlétisme avec les autres sports, ce n'est pas la même concurrence. La course à pied, c'est accessible à tout le monde. On est des millions à courir. Alors que sur certains sports, sans les dénigrer, il n'y pas autant de concurrence malheureusement."