Jeux vidéo: le géant Embracer en difficulté financière après un grand nombre d'acquisitions
Son nom est peu connu et c'est pourtant l'une des plus grandes entreprises européennes dans le secteur du divertissement. Le groupe suédois Embracer est propriétaire notamment de la licence du Seigneur des anneaux, et la maison mère de plus d'une centaine de studios de jeux vidéo et de maisons d'édition. Mais le géant suédois est en grande difficulté.
Embracer, c'est plus d'une centaine de studios réunis dans douze maisons mères, 16 000 employés dans 40 pays, 850 licences d'exploitation et une dette qui récemment frôlait 1,5 milliard de dollars.
C’est la faute à une stratégie d'acquisition boulimique. Entre 2019 et 2022, le groupe s'est emparé de plus d'une centaine de studios de développement, devenant propriétaire de jeux aussi célèbres que Duke Nukem, Tomb Raider, Sin City ou encore Le Seigneur des anneaux. Si l'on joue au sudoku ou au solitaire sur son téléphone, c’est probablement avec une application développée par Easybrain, autre propriété d'Embracer. Bout-à-bout, on parle de plusieurs milliards de dollars d'acquisitions, financées en partie par l'entrée au capital de l'Arabie saoudite, et surtout par l'emprunt à tout-va à une période où les taux approchaient zéro. La croissance paraissait insoutenable et elle l'était.
En mai, le patron d'Embracer annonce qu'un deal qui devait rapporter 2 milliards de dollars à l'entreprise a capoté. L'action du groupe dévisse aussitôt de 40%, le château de cartes s'effondre. Et depuis, Embracer brade ses joyaux et multiplie les licenciements. La dernière victime en date est le studio américain Volition qui ferme boutique après 30 ans dans l'industrie du jeu vidéo.