Jeux paralympiques 2024: pourquoi les para athlètes sont parfois nettement plus vieux que leurs homologues olympiques?
Avec le début des épreuves de ces Jeux paralympiques de Paris 2024, les téléspectateurs se seront peut-être étonnés de voir certains athlètes arborer des tempes très grisonnantes. Et la réalité confirme l'impression : la moyenne d'âge des participants est plus élevée.
Celle de la délégation française atteint cette année les 33,5 ans, contre 26,8 ans du côté des athlètes olympiques. Soit un écart de presque 7 ans. Chez les para athlètes, nombreux sont celles et ceux qui sont âgés de plus de 50 ans. Libby Kosmala, para tireuse australienne, avait 74 ans lors de ses derniers Jeux à Rio en 2016. Elle est donc la participante la plus âgée des Jeux olympiques et paralympiques. Kosmala a disputé au total 12 éditions de la compétition, une longévité inimaginable au niveau olympique.
Et les para athlètes français ne sont pas en reste. À l'instar de la légende de l'athlétisme en fauteuil, Pierre Fairbank, qui va disputer ses derniers Jeux à Paris à l'âge de 53 ans. Paraplégique après avoir contracté la poliomyélite à l'âge de 9 ans, Fairbank n'a manqué aucune édition depuis ses premiers Jeux à Sydney, en 2000. Il totalise neuf médailles, dont un titre, en six participations. Non qualifiée pour Paris 2024, la nageuse française Claire Supiot avait participé aux Jeux de Tokyo en 2021 à l'âge de 52 ans. D'ailleurs, cette année-là, elle était devenue la première Française à participer aux Jeux olympiques et paralympiques. En effet, elle était membre de l'équipe de France de natation aux JO de Séoul en 1988, où elle avait pris part au 200m papillon.
Comment expliquer cette longévité?
Lorsque l'on demande à certains para athlètes d'expliquer leur longévité dans le sport de haut niveau, la reconstruction après un accident est un motif qui revient souvent. Interrogé par le journal Le Monde, le nageur de 49 ans David Smétanine, victime d'une tétraplégie partielle après un accident de la route, explique qu'il a dû travailler "comme un fou pendant 7 ans pour arriver au niveau international et intégrer l'équipe de France". Sept années de dur labeur pendant lesquelles il a dû adapter sa technique de nage pour compenser la perte de motricité de ses membres inférieurs.
La légende Pierre Fairbank avance une autre explication dans les colonnes du Monde. Pour lui, les para athlètes qui se retrouvent en fauteuil roulant après un accident sont moins usés car ils "commencent généralement le sport beaucoup plus tard après leur sortie de l’hôpital". Cela explique pourquoi ils pratiquent le sport en étant plus vieux.
La densité de concurrence est aussi un révélateur de cette longévité chez les para athlètes. En effet, la grande diversité des handicaps fait qu'il existe un plus grand nombre d'épreuves qu'aux Jeux olympiques. Par exemple, le para athlétisme propose 169 épreuves médaillées contre 46 pour son pendant olympique. Et pourtant, toutes disciplines confondues, les Jeux olympiques comptent bien plus de participants: 10.500 chez les valides contre 4400 aux paralympiques. Dans certaines catégories, le faible nombre de concurrents explique ainsi que certains para athlètes parviennent à dominer leur sport sur de longues périodes, par manque de challengers.