Jeux paralympiques 2024: "Interpeller, ouvrir les esprits", Oudéa-Castéra décrit le message de la cérémonie d'ouverture
Thomas Jolly n'aura pas chômé. Chef d'orchestre des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques, le metteur en scène français est de nouveau à la baguette ce mercredi 28 août.
À 20 heures, la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques qu'il a imaginée avec ses équipes s'installera dans les rues de Paris. Les para-athlètes défileront sur le bas des Champs-Élysées et la place de la Concorde, tandis que 500 artistes proposeront un spectacle divisé en 13 séquences et cinq tableaux.
Invitée de franceinfo à quelques heures du coup d'envoi des festivités, Amélie Oudéa-Castéra a détaillé l'esprit du travail de Thomas Jolly. "Cette cérémonie s'intitule Paradoxe. Il y a une notion au départ de discorde qui devient ensuite une histoire de concorde, sur la place bien nommée", affirme la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques démissionnaire.
Mettre en lumière "les corps"
L'intéressée promet un "message sur les corps", un "message sur l'inclusion". Il sera "symboliquement et artistiquement très fort", assure-t-elle. Parmi les artistes mobilisés, on compte un peu plus de 150 danseurs, dont une part sont en situation de handicap.
Au cours de la cérémonie, sera développée "cette idée de frapper les esprits, de frapper les cœurs, pour marquer, symboliser parfois, les obstacles que vivent au quotidien les personnes en situation de handicap".
"Il n'y a pas de volonté de choquer. Il y a une volonté d'interpeller, d'ouvrir les esprits, les consciences, mais de porter fondamentalement un message d'harmonie. C'était déjà la dernière fois le cas. Thomas Jolly avait beaucoup insisté là-dessus, sur son intention artistique, qui était celle de cette réconciliation, de cette inclusion", rembobine Amélie Oudéa-Castéra.
Un "geste militant"
Le cerveau de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques voit lui-même en son spectacle un "geste militant qui dit: oui, la ville n'est pas adaptée. Les villes ne sont pas pensées pour les personnes en situation de handicap et de nombreux chantiers sont à engager ou poursuivre pour permettre plus de mobilité". L'idée est notamment de se détacher des "clichés héroïsants".
"Donner la ville, la plus grande place de la ville, la plus grande avenue à des athlètes paralympiques, des personnes en situation de handicap, c'est déjà un marqueur politique", insiste-t-il. Sur ces sujets, Amélie Oudéa-Castéra considère que des "progrès" ont été effectués dans l'objectif d'"atteindre l'égalité", même si d'importants efforts restent à consentir.
Selon la ministre, la cérémonie d'ouverture sera donc engagée, avec quelques clins d'œil à l'histoire de France, mais sera aussi "vive, joyeuse" et "permettra d'exprimer l'élégance à la française".