Jeux paralympiques 2024: "Ça fait quatre ans que je dédie ma vie à Paris": les larmes de Jules Ribstein après son titre en para-triathlon
Les larmes du bonheur. A 37 ans, Jules Ribstein a parfaitement assumé son statut de favori de l'épreuve de para-triathlon en remportant l'or dans la catégorie PTS2, réservée aux handicaps physiques sévères, première récompense tricolore dans une discipline qui devrait gonfler le compteur de médailles. Le Tricolore a bouclé l'épreuve en 1 heure 05 minutes 47 secondes, avec près de deux minutes d'avance sur ses adversaires américains, Mohamed Lahna et Mark Barr, deuxième et troisième.
Quadruple champion du monde en titre dans la catégorie, Jules Ribstein a montré qu'il était "le patron" ce lundi, malgré le report d'un jour des épreuves de para-triathlon à cause de la mauvaise qualité de la Seine. "C'est jamais évident de prendre le départ quand on est attendu. J'avais énormément de pression, j'avais peur que ça me joue des tours sur la fatigue émotionnelle. Je savais que j'avais deux gros requins derrière à maîtriser. Les sensations au début étaient très mauvaises dès la natation. Mais au bout de deux-trois tours de vélo, j'ai réussi à prendre mon souffle, mon rythme. J'ai essayé de faire comme à l'entraînement, poser le vélo avec un petit peu d'avance de manière à pouvoir gérer ma course à pied pour ne pas avoir une éventuelle défaillance dûe aux crampes, au stress", a-t-il confié au micro de RMC après sa médaille d'or.
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Un investissement de quatre ans
L'Alsacien, qui a été amputé de la jambe gauche après un accident de moto en 2008, participait pour la première fois aux Jeux paralympiques, sa catégorie n'étant pas au programme lors des éditions précédentes. "Au point de vue émotion, on est un peu au summum. On est en France, on est à Paris, il y a tout le monde (il fond en larmes). La Seine nous a poussés à bout ces derniers jours, ces dernières années, ces derniers mois, ces dernières semaines, ces derniers jours. L'émotion, elle est à son paroxysme. On est au bout du bout, là. J'ai regardé mon coach une fois sur le parcours et j'ai vu à ma famille à l'arrivée, c'est tout. Autrement je regardais personne parce que j'étais déjà au bord, j'avais les jambes qui tremblaient depuis trois jours. J'aurais pu perdre à cause de ce trop-plein d'émotions."
"Ca fait quatre ans que je dédie ma vie à Paris, que j'investis financièrement, émotionnellement, que ma famille a pris cher pendant toutes ces années parce qu'ils sont toujours passés au second plan"
Désormais détenteur de tous les grands titres dans sa discipline, Jules Ribstein ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. "Je ne savais pas trop ce que j'allais faire après aujourd'hui. Je pense que je vais continuer", a-t-il avoué. Cette médaille d'or décrochée chez les PTS2 peut donner des idées aux autres para-triathlètes, dont Alexis Hanquinquant (PTS4), le porte-drapeau de la délégation française, invaincu depuis 2019.