Défilé des para-athlètes, musique électro... Ce que l'on sait de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
"Faire une dernière fois la fête", comme le clame Tony Estanguet. Bouquet final de la parenthèse enchantée des JO de Paris 2024, la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques qui se tiendra ce dimanche a été imaginée "autant comme un spectacle qu'une fête", portée par une vingtaine d'artistes de la scène électro française.
Comme celle des Jeux olympiques, la cérémonie au Stade de France se déroulera de 20h30 à 22h45, devant environ 60.000 spectateurs. Un vrai défi pour les organisateurs, puisqu'ils n'auront que 18h pour transformer l'enceinte dyonisienne d'un stade d'athlétisme à sa version festive.
"Ce sera la fête"
Et cette cérémonie sera d'abord destinée à mettre à l'honneur les quelque 5000 para-athlètes et leur entourage sportif, selon les organisateurs. Un temps protocolaire - hymnes, discours, drapeaux - sera ponctué par "des séquences artistiques", dont "des passages chorégraphiques", a indiqué Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies, devant la presse ce jeudi.
La passation entre Paris et Los Angeles, prochaine ville hôte, comprendra la participation d'athlètes et artistes américains, dont Ali Stroker, actrice et chanteuse en fauteuil roulant qui entonnera l'hymne national américain.
A l'isue de ce temps protocolaire, la vasque de la flamme aux Tuileries s'éteindra. Puis "ce sera la fête", a ajouté Thomas Jolly. Le Stade de France se transformera en dancefloor géant pour une heure de spectacle musical, autour du thème "Paris est une fête", à la tonalité électro.
Un florilège de 24 DJ incarnant différentes générations et courants de la "French touch" - cette bannière de l'électro française reconnue à l'international et exportée - sont annoncés. Au casting: Kavinsky (déjà présent à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques), Pedro Winter (alias Busy P, ancien manager des Daft Punk) ou encore les faiseurs de tubes Martin Solveig ("All stars", "Hello"), The Avener ("Fade out lines"), Cassius...
La jeune garde à succès sera également représentée à travers le duo Ofenbach ou les mélodies tropicales de Polo & Pan, et des pépites en pleine ascension avec l'électro-techno d'Irène Drésel, la house décomplexée de Chloé Caillet ou les mix vitaminés de Tatyana Jane.
Jean-Michel Jarre, le pionnier
Le tempo sera donné par un medley de Jean-Michel Jarre qui, à 76 ans, incarne la figure tutélaire du genre. Ce "pont entre générations" formera "la dernière carte postale envoyée depuis Paris", poétise ce pionnier de la musique concrète.
"C'est une grande famille. On se croise tous dans des clubs ou dans des festivals et, là, on a la chance de pouvoir se produire comme ça devant des millions de personnes à travers le monde", s'enthousiasme Valentin Brunel, alias Kungs, qui espère "faire danser les gens".
Victor Le Masne, directeur musical des cérémonies, a imaginé un "voyage de l'onde" dans lequel "tous les artistes sont reliés". Ce "parcours musical" traversera quatre tableaux intitulés "French Touch", "High Energy", "Forever Rave" et "Radio Star".
"Il faut mettre un rythme très précis, de l'émotion et une vraie narration", dit-il.
Les sélectionnés ont dû se plier à une figure imposée: un seul morceau par DJ - souvent leur titre phare - sans dépasser deux minutes. Le pari est d'atteindre "une harmonie d'artiste en artiste et que ça crée une seule et même musique", dessine Irène Drésel, qui a retravaillé le morceau qu'elle jouera avec son percussionniste.
La lumière, star de la cérémonie
Aux manettes de la mise en scène visuelle pour "raconter l'histoire de la musique électronique": Romain Pissenem, producteur et metteur en scène incontournable du monde de l'électro. Il promet "beaucoup de lumières" et des "designs très symétriques" pour habiller les univers musicaux qui se succèderont pendant ce show voulu "autant comme un spectacle qu'une fête".
"On a essayé de créer un dispositif scénique pour qu'on ait vraiment l'impression, dans le stade mais aussi chez soi, de faire partie de ce moment-là", assure ce Français de 46 ans, connu pour son club à Ibiza et ses réalisations pour des shows musicaux géants.
"On célèbre aussi la fin de Paris 2024. La dernière fois qu'on a eu les JO, c'était quand même il y a 100 ans, il ne faut pas oublier ça", rappelle Romain Pissenem.
Quid des para-athlètes? Pendant le show, ceux-ci seront installés dans un espace dansant pour "faire la fête", selon les organisateurs. "Dans les valeurs qui me tiennent beaucoup à coeur, il y a celle de rassembler", se réjouit Martin Solveig. Habituellement, la musique est comme "un sport individuel", compare-t-il. "Là, on va faire du collectif."