Du jamais vu: pourquoi la finale du 100m des JO 2024, remportée par Noah Lyles, est l'une des plus folles et serrées de l'histoire
Noah Lyles devait assumer. Après avoir beaucoup parlé et avoir fait le show juste avant le départ, il se devait de gagner, pour ramener l'or olympique aux Etats-Unis, toujours battu sur le 100 mètres depuis vingt ans. Il l'a fait... mais pour cinq millièmes seulement, dans une course historiquement serrée. Dernier de cette finale jusqu'aux 50 mètres, l'Américain a ensuite refait son retard. Il est finalement sacré en 9"79.
Le malheureux du jour s'appelle Kishane Thompson. Le Jamaïcain, en tête quasiment du début à la fin, a moins bien cassé sur la ligne. Il risque de s'en mordre les doigts. Pour trouver trace d'une finale olympique du 100 mètres décidée au millième de seconde, il faut remonter à 1980, à Moscou.
Douze centièmes entre le premier et le dernier
A l'époque, sans les Américains qui boycottaient les Jeux, et quelques années avant que Carl Lewis devienne le premier homme sous les 10 secondes, l'Anglais Allan Wells et le Cubain Silvio Leonard Sarria avaient tous les deux couru en 10"25. C'est le Britannique qui avait finalement été médaillé d'or.
Mais il n'y a pas qu'entre Lyles et Thompson que la course a été très serrée. Juste derrière, Fred Kerley complète le podium en 9"81, juste devant Akani Simbine, en 9"82. Pour la première fois lors d'une finale olympique, les huit sprinteurs ont d'ailleurs terminé sous les 10 secondes. Le dernier, Oblique Seville, a sprinté en 9"91 sur la ligne droite. De Lyles à Seville, il n'y avait donc que douze centièmes, soit rien du tout.