"J'ai jamais vu ça": transports fluides, ambiance festive... Les Parisiens agréablement surpris du métro pendant les JO
Un métro fluide, propre, et non-bondé: c'est ce qui semble être le rêve inatteignable de tout Parisien. Pourtant, c'est l'état du réseau de transports en commun constaté par de nombreux usagers depuis le début des Jeux olympiques. Une aubaine pour ceux qui sont restés dans la capitale pendant la période olympique et qui s'attendaient à une situation très compliquée du côté de la RATP.
"Ça sent bon dans le métro!", s'étonne une Parisienne sur Tiktok. "En plus, c'est propre", ajoute un autre. "La manière dont c'est fluide, j'ai jamais vu ça", confie à son tour un voyageur sur X.
"Paris est méconnaissable! Hier dans les métros, à minuit et demi, des chants, des rires d'enfants... quel kiff!", assure un habitué des transports sur le réseau social X. "Je fais aussi partie des Parisiens qui sont restés: j'ai jamais passé d'aussi belles vacances!", résume enfin un dernier.
"C'est calme, il n'y a pas de retards"
"Personne même à 8 heures du matin." Une idylle que personne n'avait vu venir. À l'aube des Jeux olympiques, l'annonce du renfort de trains et de personnels sur le réseau francilien n'avait pas suffi à apaiser les inquiétudes. Entre l'augmentation du prix du billet et la masse de voyageurs attendus lors des JO, peu de personnes restaient positives.
"On nous annonçait un carnage, des retards dans les transports. Au final, il n'y a rien de tout ça. Il y a même personne dans le métro, ils sont vides!", raconte Justinepbr sur TikTok. "C'est calme, il n'y a pas de retards, pas d'incidents voyageurs."
Mais au-delà du bon fonctionnement des trains, les Parisiens notent aussi l'ambiance globale, loin du "métro, boulot, dodo". "Tous les Parisiens sont partis à la campagne. Je ne vois que des touristes ou des volontaires pendant les JO", ajoute Justinepbr.
"Depuis que vous êtes partis, tout est bien! Je suis désolé mais c'est vrai", ajoute Nicolashinet, lui aussi sur Tiktok.
"Je prends le métro tous les jours, je déteste ça. Mais là, depuis que les JO ont commencé, c'est trop bien. Tout le monde est content d'être là", raconte-t-il. "Personne ne fait la gueule, les gens sont trop cools."
Prendre le métro, c'est aussi devenu l'occasion de croiser des sportifs, des passionnés de sport ou des supporteurs qui vont avoir tendance à mettre l'ambiance dans les rames comme à la sortie d'un stade. Certains ont notamment eu la chance de voir Yannick Noah sur la ligne 8, qui a chanté pour toute la rame.
Quelques exceptions confirment la règle: certaines lignes aux heures de pointe (qui sont devenues cet été les horaires des épreuves) restent très empruntées, notamment la ligne 14 qui a vu de longues files d'attente se créer à l'entrée de ses stations, ou encore la ligne 10 qui a du mal à transporter une grande masse de voyageurs.
"Pas une surprise"
Si l'ambiance des métros ne peut s'expliquer que par le contexte exceptionnel des Jeux olympiques accueillis à Paris, la fluidité du réseau est quant à elle due à un travail des exploitants en amont de l'événement.
"Pour nous, ce n'est pas tout à fait une surprise", a commenté Arnaud Bertrand, président de l'association des usagers Plus de trains, auprès de BFMTV.com. Selon lui, le dispositif, très complexe à mettre en place, a été étudié en comptant les touristes des Jeux olympiques en plus des touristes habituels de la capitale. "En fait non, il y a une capacité que Paris ne peut dépasser et les touristes JO ont pris la place des touristes classiques."
"Tous ceux venus pour les Jeux sont là, mais il y a sans doute un peu moins d'habitants réguliers de l'Île-de-France" qu'anticipé, tente d'expliquer à son tour le PDG de la RATP Jean Castex.
"Tous nos personnels sont là. Bien sûr, il y a les saisonniers, les prestataires, recrutés pour les Jeux mais il y a d'abord les personnels RATP. Ça a commencé pour nous dès le 24 juillet. Les agents sont là. Il ne manque personne à l'appel", a-t-il salué.
Résultat: le dispositif déployé, similaire à un jour de forte affluence de novembre, est à certains moments de la journée presque trop important. "C'est bien", assure le président d'association, "mais tant que ça ne se fait pas au détriment des usagers du quotidien."
"Nous avons fort bien réussi", estime Castex
L'association Plus de train a repéré une zone du réseau francilien en difficulté pendant ces JO: le RER C. Au nord de la ligne, plus qu'un train sur quatre ne circule. Au sud, les problèmes sont encore plus importants.
"Tôt le matin, ils ont beaucoup moins de trains que d'habitude et à certaines heures ils n'arrivent pas à monter", pointe du doigt Arnaud Bertrand. En cause: le déploiement de trains sur Paris et sur la branche du RER C qui emmène vers des sites olympiques, direction Saint-Quentin-en-Yvelines.
"On a réussi à obtenir la remise de deux trains. Ce souci devrait se régler, on va suivre ça", assure-t-il à BFMTV.com.
Sur le métro, le seul incident notable relevé depuis le début de Jeux est, d'après le PDG de la RATP Jean Castex, un accident de voyageurs sur la ligne 13 samedi, qui a nécessité l'évacuation de trois rames bloquées dans les tunnels. "J'ai apprécié la qualité de l'information donnée à nos voyageurs. L'identification des itinéraires alternatifs", précise le patron de la régie de transports qui était présent dans cette ligne à ce moment-là.
Hormis ces quelques couacs, l'association Plus de trains assure que globalement, "ça se passe quand même pas si mal", autant sur les métros que du côté des RER et des Transilien, dont l'offre de transports a été étudiée en fonction des épreuves olympiques. "Le RER B, très fragile à l’air de tenir", félicite-t-elle.
La patron de la RATP Jean Castex salue lui aussi les premiers résultats du réseau. "Jusqu'à présent, nous avons fort bien réussi."
Les usagers demandent un "héritage des Jeux"
Désormais, l'association Plus de trains espère que certains moyens déployés pendant cette période olympique exceptionnelle pourront se pérenniser après les Jeux olympiques et bénéficier à long terme aux usagers des transports franciliens.
"On est content qu’il y ait des investissements, car ça va servir après les Jeux olympiques", indique Arnaud Bertrand, comme la prolongation de la ligne 14 ou l'arrivée de nouvelles rames sur plusieurs lignes. "Mais surtout, on va demander à ce qu’on garde le personnel en gare."
Depuis la mi-juillet, de nombreux agents sont présents dans les stations pour aiguiller les voyageurs, répondre à leurs questions ou vendre des billets, alors que sur les six premiers mois de l'année, il était parfois difficile de trouver un guichet ouvert.
"Il faut absolument qu’ils gardent ces bonnes choses, et garder une personne sur deux ou sur trois de ce qu’on voit actuellement dans les stations."
Tout ce personnel mobilisé permet aussi de répondre plus vite aux incidents techniques. "Il y a eu une panne sur le RER C, et elle a été corrigée plus vite que d'habitude. C'est ça aussi l'héritage des Jeux", insiste Arnaud Bertrand auprès de BFMTV.com.
SI on se dirige pour le moment vers un "Paris réussi" pour l'ensemble des acteurs du réseau de transports franciliens, ces derniers vont devoir dans quelques semaines faire face à un nouveau défi: celui des Jeux paralympiques.
"Là ça risque d'être moins simple", juge Arnaud Bertrand. En effet, les Jeux tombent au moment de la rentrée de septembre. Le métro devra donc assurer le transport des spectateurs lors des épreuves mais aussi des usagers quotidiens en heures de pointe classique. "Normalement ils ont prévu, mais on sera vigilants. Il y a une vraie crainte."