J0 2024 (basket): pourquoi vous voyez des places vides à Bercy alors qu'aucun billet n'est à vendre

Quelques minutes après la folle demi-finale remportée par les Bleus du basket (73-69) face aux champions du monde allemands, jeudi 8 août à Bercy, le constat de l'arrière Evan Fournier est sans détour. "Je veux faire un petit 'shoutout' au Cojo qui nous laisse des places bien libres en catégorie A sur les deux derniers matchs. C'est honteux."

Juste au-dessus des bancs des deux équipes, la tribune réservée aux invités et VIP était effectivement clairsemée. Ces places sont celles du programme d'hospitalités mais aussi celles de la "famille olympique" gérées par le CIO.

Des centaines de milliers de personnes invitées

Les hospitalités représentent un vrai enjeu financier pour les organisateurs des Jeux. Il s'agit de services privilégiés vendus par la société On Location à des entreprises et particuliers. Des accès à des salons et loges privées, à des sites comme le Palais de Tokyo renommé "Clubhouse 24" pour l'occasion, mais aussi et surtout à des sièges très bien placés dans les stades. Si le premier prix pour un package hospitalités est à 100 euros pour un accès au Palais de Tokyo, les tarifs ont grimpé entre 5000 et 8000 euros pour la finale du 100m hommes au Stade de France avec des places situées au niveau de la ligne d'arrivée.

Ce sont des centaines de milliers d'invités de 120 pays sur tous les sites olympiques depuis le début des Jeux de Paris. Sauf que les heureux élus ne répondent pas toujours présents et laissent donc leur siège vide. Incompréhensible pour les supporters de basket croisés devant Bercy ce vendredi avant la victoire arrachée par les Françaises face aux Belges (81-75) en demi-finale.

"C'est un pincement au cœur parce que c'est souvent des places très bien placées", déplore Nicolas, supporteur de basket.

"Quand on fait le tour du site de revente et qu'il y a zéro place disponible et qu'on voit tous ces sièges vides, on se demande ce qu'il se passe." Et Guillaume d'ajouter, "On a l'air un peu couillon. On a l'impression que le basket n'est pas plein. Si ces places étaient à vendre à des prix abordables, elles seraient vendues de suite."

Pas de réaction du CIO

C'est la première fois qu'un programme d'hospitalités d'une telle ampleur est déployé aux Jeux olympiques. "Alors on essuie les plâtres", souffle-t-on du côté des organisateurs. La société On Location commercialisera aussi les hospitalités des Jeux d'hiver de Milan-Cortina 2026 et des Jeux de Los Angeles 2028. Et pour les fans, il faut revoir le modèle: moins d'invités, plus de supporteurs. "On préfère des supporteurs plutôt que des personnes invitées, plaide Kevin, un autre fan. Surtout si elles ne se déplacent pas."

"On peut leur laisser des places. On leur laisse le dernier anneau, glisse Guillaume dans un sourire. Nous on achètera les places près du terrain. Pas de problème." Du côté des organisateurs, personne ne souhaite s'exprimer publiquement pour l'instant. Ni la société On Location, ni le Comité international olympique, ni Paris 2024. Mais en interne, on se satisfait surtout des ventes records d'hospitalités aux JO.

Article original publié sur RMC Sport