« J’ai l’impression d’être la coupable » : le coup de gueule de Gisèle Pelicot au procès de Mazan

Gisèle Pelicot témoigne au procès des 51 hommes accusés de l’avoir violée, le 18 septembre 2024.  - Credit:ZZIIGG / REUTERS
Gisèle Pelicot témoigne au procès des 51 hommes accusés de l’avoir violée, le 18 septembre 2024. - Credit:ZZIIGG / REUTERS

Au bout d'une heure de supplice, Gisèle Pelicot explose. « Je comprends que les victimes de viol ne portent pas plainte. On passe par un déballage où on essaie d'humilier la victime. Et ceux qui sont derrière [NDLR : les accusés assis derrière elle], ils ne sont pas coupables. » Pendant trois semaines, Gisèle Pelicot a gardé la tête haute sur le banc des parties civiles, dans le procès qui l'oppose à 51 hommes accusés de l'avoir violée après que son mari l'a droguée à Mazan (Vaucluse) pendant dix ans. Elle a montré le visage d'une femme digne, calme, consciente des enjeux de société suscités par son procès. Sous ce visage bouillonnait une colère qu'elle n'a pas pu contenir ce mercredi 18 septembre, au terme d'une audience lunaire où la victime a semblé revêtir les habits de l'accusé.

Les avocats de la défense, qui redoutent peut-être que la diffusion des vidéos des viols soit dévastatrice pour leurs clients, ont en effet demandé à visionner d'autres images trouvées sur le disque dur de Dominique Pelicot. Celles de son ex-femme Gisèle nue ou dévêtue dans diverses positions lascives, obscènes, voire pornographiques. Ses parties intimes sont diffusées en gros plan sur les écrans de la salle d'audience, où se trouvent uniquement les avocats, les accusés et les journalistes. Le président a pris soin de faire évacuer la salle annexe pour que le public ne les voie pas.

Des photos intimes affichées

« J'ai sollicité la diffusion de ces photos pour comprendre le positi [...] Lire la suite