Inondations en Autriche : “Le changement climatique a débarqué”

Photo FEUERWEHR GNAS/HANDOUT/AFP/

“Le changement climatique a débarqué en Autriche.” La formule prononcée dimanche 6 août par Kurt Weinberger, directeur de la société autrichienne d’assurance contre les catastrophes naturelles, est reprise par presque toute la presse du pays alpin.

Alors que d’importantes inondations ont fait au moins trois morts en Slovénie depuis jeudi 3 août – la pire catastrophe naturelle qu’ait connue le pays, d’après le Premier ministre –, le sud de l’Autriche a été touché par des intempéries presque aussi dangereuses, contextualise Die Presse. “Certaines régions de Carinthie ont enregistré des niveaux de précipitations sur quarante-huit heures encore jamais vus.” Une personne est décédée, emportée par les flots d’une rivière en crue.

Après un mois de juillet déjà pluvieux, la Styrie, Land voisin, a également été touchée. Au total, 5 000 pompiers ont été mobilisés dans tout le pays pour gérer les évacuations des zones inondées et les glissements de terrain. “Même si la pluie a commencé à s’arrêter dimanche, de nombreux endroits sont encore sous l’eau.”

Températures méditerranéennes élevées

Dans ces régions du sud de la république des Alpes, des précipitations aussi intenses sont anormales en saison estivale. “Ces fortes pluies sont dues au changement climatique et aux températures trop élevées en Méditerranée, explique le journal conservateur viennois. Elles ont conduit à la formation d’une dépression, après l’arrivée de masses d’air froid venues de France.”

Dans de moindres proportions, un tel phénomène n’a rien d’extraordinaire en Autriche. Mais les fortes chaleurs du sud de l’Europe ont “intensifié le mécanisme d’évaporation, augmentant ainsi l’humidité de l’air”, selon les termes du météorologue Konstantin Brandes.

“Autrement dit : si la mer n’avait pas été aussi chaude, les précipitations [en Autriche] n’auraient pas été aussi fortes.”

Interrogé par le quotidien, l’expert s’attend à de nombreux problèmes similaires dans les années à venir, mais aussi à de nouvelles catastrophes naturelles à plus court terme. “Si la température de la mer ne diminue pas significativement, ce genre de dépression pourrait survenir à nouveau à l’automne et cet hiver.” Les inondations qui en résulteraient pourraient même être aussi graves qu’en Slovénie, où le gouvernement a appelé, le 6 août, l’Union européenne et l’Otan à lui porter secours.

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