INFO RMC SPORT. Une plainte pour "escroquerie" et "corruption" déposée contre l’UNFP et l’entreprise Panini
Dans un document de 21 pages, que RMC Sport a pu consulter, il apparait que plusieurs anciens joueurs professionnels ont porté plainte devant le Procureur de la République de Paris pour "escroquerie" et "corruption active d’agent privé". Jérémy Pied, Issa Cissoko ou encore Jimmy Briand, représentés par Mes Elie Dottelonde et Laure Diu-Lambrechts, visent principalement l’entreprise Panini, et son dirigeant Alain Guerrini, ainsi que l’UNFP, et son président Philippe Piat. Un dossier qui veut mettre en avant "les rapports étroits" entre les deux hommes.
Les plaignants placés "dans une relation de confiance"
Après avoir rappelé l’ensemble du mécanisme de la commercialisation des droits à l’image des footballeurs professionnels et dénoncé "l’opacité des flux financiers et liens" entre les différents dirigeants des parties prenantes, la plainte affirme que "l’UNFP abuse de sa qualité d’unique syndicat" pour s’arroger "des droits lucrativement commercialisés par la suite par sa filiale commerciale, Promofoot".
Et d’ajouter: "l’UNFP a sciemment trompé les footballeurs professionnels et son intention est caractérisée par la complexité du mécanisme sus explicité et sa volonté évidente d’obtenir les fonds tirés de la commercialisation des droits usurpés à ses derniers". Avant de poursuivre: "Cette intention est tout d’abord, caractérisée par l’abus de l’UNFP de sa qualité d’unique syndicat représentatif des joueurs de football professionnel, statut qui a pour effet de placer les plaignants dans une relation de confiance".
Sept joueurs, via leurs avocats, ont déposé cette plainte qui s’appuie sur de nombreux articles de presse et sur le jugement du Tribunal judiciaire de Paris en date du 15 mai 2024, qui donnait raison à des anciens footballeurs de Ligue 1 pour atteinte à leur droit à l'image. "Ensuite, la conscience de l’UNFP de la nature frauduleuse de l’usurpation de droits est encore caractérisée par les manœuvres frauduleuses qu’elle accomplit pour obtenir ces droits.
Ces manouvres sont caractérisées par l’introduction dans la Charte de l’article 280d, par l’insertion, dans son bulletin d’adhésion, d’un paragraphe relatif à la transmission du droit à l’image des footballeurs à son seul profit et enfin par la remise d’une attestation de versement, attestation qui semble avoir pour seul objet de conférer un semblant de légalité à l’usurpation frauduleuse perpétrée au préjudice des joueurs de football professionnel", peut-on lire dans ce document qui dénonce "des conditions opaques dans lesquels l’UNFP cède les droits frauduleusement acquis à sa filiale commerciale".
"Des avantages nécessairement intentionnels"
Enfin, le document veut démontrer des "avantages" octroyés en "contrepartie" d’un "monopole accordé" à Panini par l’UNFP "s’agissant de l’exploitation de l’image des sportifs professionnels". Selon la plainte, "ces avantages (…) sont nécessairement intentionnels et trouvent notamment pour cause les liens amicaux et financiers unissant Philippe Piat et Alain Guerrini".
Et de poursuivre: "Il existe également entre ces deux présidents une entente professionnelle qui dépasse le cadre de la présente Plainte, outre le Contrat, ces derniers sont associés dans de multiples sociétés et Philippe Piat témoigne d’un soutien sans faille à son ami en usant de sa position au sein du football professionnel français pour lui faciliter l’accès à des postes clés, comme récemment en soutenant sa candidature à la présidence de la Ligue". Avant de conclure: "L’élément intentionnel de la corruption d’agent privé est donc caractérisé tant à l’égard du corrupteur, l’UNFP, que du corrompu, la société Panini".