Ibrahim Maalouf écarté du Festival de Deauville : quand la justice est bafouée
« La justice nous ignore, on ignore la justice. » On se souvient de la formule d'Adèle Haenel sur le plateau de Mediapart en 2019.
En matière d'infractions sexuelles, il est faux de soutenir que la justice ignore les plaignantes. Mais elle ne leur donne pas nécessairement satisfaction : au terme d'un procès contradictoire équitable, lorsque les magistrats ont estimé qu'il y avait lieu à procès, un accusé peut être innocenté. C'est l'honneur de la justice dans un État de droit démocratique. Tel fut le cas d'Ibrahim Maalouf en 2020, relaxé en appel d'une imputation d'agression sexuelle sur mineure de 14 ans. Il est par conséquent définitivement lavé de ce dont il fut accusé. Ce qui veut dire qu'il a été prouvé que les allégations de la plaignante étaient le fruit de son imagination, ainsi que l'a clairement précisé Me Fanny Colin, avocate d'Ibrahim Maalouf. Que la jeune personne ait pu elle-même croire sincèrement à son propre « récit », chose bien entendu tout à fait possible, c'est une autre question.
La honteuse décision d'Aude Hesbert, directrice générale du Public système cinéma, d'écarter le musicien du jury de la 50e édition du Festival de cinéma américain de Deauville démontre en revanche qu'à l'ère de la révolution MeToo, on peut le plus tranquillement du monde, avec l'arrogance stupéfiante de la bonne conscience qui prétend dispenser une leçon de « morale » politico-féministe, ignorer la justice. « Cette décision, rendue par la justice, n'est pas con [...] Lire la suite