Comment la guerre électronique a évolué en Ukraine
Le 31 décembre 2022, une centaine de soldats russes étaient tués près de Donetsk par une frappe de missiles. Ils avaient été repérés grâce à l'émission de leurs téléphones portables réunis au même endroit. Le 25 décembre dernier, 38 personnes perdaient la vie dans le crash au Kazakhstan d'un Embraer 190 de la compagnie Azerbaïdjan Airlines, vraisemblablement touché quelques heures plus tôt par un missile antiaérien russe au-dessus de Grozny. Selon le site Flight Radar, qui suit en temps réel le trafic aérien, l'avion avait avant été soumis à des interférences GPS. Le 5 janvier, les forces ukrainiennes lançaient par surprise une contre-attaque limitée dans l'oblast russe de Koursk, brouillant massivement le signal des drones FPV (First Person View) ennemis.
Ces trois exemples illustrent la guerre électronique massive à laquelle se livrent l'Ukraine et la Russie depuis bientôt trois ans dans un conflit dit de « haute intensité ». La guerre électronique permet « de détecter, d'interpréter, de contrôler ou de perturber les signaux du spectre électromagnétique – en particulier les transmissions radar, radio ou infrarouges – afin de protéger les moyens militaires contre toute menace potentielle », selon la définition de l'entreprise Thalès, spécialiste tricolore dans le domaine. Dès 1905, la Russie est la première à s'y employer. Alors en guerre contre le Japon, la flotte russe s'aperçoit qu'en augmentant la fréquence de ses radios, elle empêche les navires ennem [...] Lire la suite