Le « génie incompris » est-il un mythe ?

Kirk Douglas dans La Vie passionnée de Vincent van Gogh (Lust for Life), film américain réalisé par Vincente Minnelli en 1956.  - Credit:www.alamy.com / Alamy Stock Photo / Abaca
Kirk Douglas dans La Vie passionnée de Vincent van Gogh (Lust for Life), film américain réalisé par Vincente Minnelli en 1956. - Credit:www.alamy.com / Alamy Stock Photo / Abaca

Difficile d'être honnête avec votre ami « artiste » qui se prend pour Van Gogh mais qui cumule les croûtes. Quand vous avez le courage de lui conseiller de reconsidérer son projet professionnel, il vous rétorque, avec un aplomb qui vous sème le doute, que Van Gogh est devenu connu après sa mort. Si le peintre néerlandais n'a pas réussi à vivre de son art, ses peintures se vendent aujourd'hui à des millions d'euros. Généreux, il vous promet même d'inscrire votre nom sur son héritage.

Votre ami a-t-il raison de s'accrocher à ce que les chercheurs appellent « l'effet de mort » ? En d'autres termes, est-ce vrai qu'après la mort d'un artiste, une œuvre prend considérablement de la valeur ? Luc Ferry n'y croit pas. Dans un éditorial sur le sujet publié par Le Figaro, il écrit : « La vérité, c'est que, en dehors d'une très courte période et d'un “modernisme” exacerbé propre au seul XXe siècle, les artistes véritables et les écrivains les plus authentiques n'ont jamais été des marginaux, méconnus et miséreux. Picasso lui-même, qu'on l'aime ou non, fut de son vivant une incomparable star, plus riche et adulée que Mick Jagger ou Marilyn Monroe. »

« L'effet de mort » sur des artistes se produit en réalité quand ils sont en vie

Bien sûr les « plus grands » restent dans la mémoire collective à tout jamais. Mais quid des autres artistes ? Au-delà des ressentis, des chercheurs ont tenté d'évaluer l'effet de la mort sur la popularité d'une œuvre. Pour mesurer la popularité [...] Lire la suite