France-Italie: "Des choix tous perdants", les médias français et italiens très critiques envers Deschamps après le naufrage des Bleus
Il fallait rallumer la flamme. Tourner la page d’un Euro globalement décevant. Et enclencher une nouvelle dynamique. Mais pour leur rentrée, devant un public du Parc des Princes qui ne demandait qu’à s’enflammer, les Bleus ont coulé contre une équipe d’Italie (3-1) que l’on disait pourtant sur le déclin. Plus que jamais dans le dur, l’équipe de France reste plombée par les mêmes maux qu’en Allemagne, entre une animation offensive terriblement poussive et un manque criant de maîtrise collective. Incapable de trouver des solutions, Didier Deschamps se retrouve propulsé en première ligne sur le banc des accusés.
Si son bilan est incontestable et son palmarès unique depuis 2012, les critiques se font de plus en plus intenses devant ses difficultés à relancer une formation au style de jeu jugé trop restrictif. "Son discours est usé jusqu’à la corde et plus personne n’adhère. Comme il est dans un renouvellement avec de nouveaux joueurs, ça va être encore plus compliqué. Il n’a plus la main sur cet effectif. Ses méthodes à la papa et ses vieux entraînements dépassés ne prendront plus avec les nouveaux. On savait que c’était le bout de l’histoire et qu’il fallait changer, mais il n’a pas voulu. On va encore l’avoir à la tête des Bleus (jusqu'au Mondial 2026) alors que Zidane était prêt. Tant pis, on ira au bout de l’histoire avec lui, c’est triste", a déploré Daniel Riolo, journaliste et éditorialiste de l’After Foot sur RMC, rejoint dans son analyse par Kevin Diaz.
La presse italienne pas tendre avec Deschamps
Pour notre consultant, les Italiens ont profité à Paris d’une nouvelle "faillite tactique" des Bleus vendredi. "On n’en parle pas assez, mais l’équipe de France ne sait toujours pas presser. On a réussi à relancer cette équipe d’Italie qu’on pensait au fond du seau. Bravo DD! L’équipe de France peut avoir des fulgurances, comme lors de la finale du Mondial face à l’Argentine, mais dès qu’elle rencontre de grosses équipes, ça se complique", a-t-il appuyé. Le reste de la presse française n’est pas beaucoup plus tendre à l’égard de Deschamps. "Il avait choisi d'intégrer des nouveautés dans son animation défensive, rare satisfaction de l'Euro. Des choix tous perdants. (…) La confiance qu'il a accordée à Barcola a vite été récompensée, mais il s'agit de la seule satisfaction. Son 4-2-3-1 n'a pas gêné les Italiens et son équipe n'a pas existé en dehors de quelques éclairs individuels, tout en perdant la solidité qui était son point fort de l'Euro", relève ainsi L’Equipe dans son édition du jour.
Le Parisien pointe également "l’usure du pouvoir et des idées" de Deschamps, tout en rappelant qu’il "demeure tributaire de ses joueurs". "Depuis le printemps dernier, ils ne jouent plus ensemble, sauf un peu cet été en s’organisant autour du bloc défensif. Avant et après, ils ne créent plus rien", s’inquiète le quotidien. Deschamps n’est pas davantage épargné par les médias italiens. "Il avait préparé une équipe plus offensive et plus jeune, mais il s’est laissé déborder par les Azzurri. C’est une défaite cuisante", assène le Corriere della Sera. "L’entame de match de son équipe ne pouvait pas être meilleure. Mais il a ensuite montré son incapacité à contrer la fière réaction italienne", embraye le site Tuttomercato.
Pour Eurosport Italia, Deschamps est même le seul avec Jonathan Clauss à ne pas obtenir la moyenne: "Ses choix initiaux trahissent une forte indécision. La matière est là (et en abondance) mais Deschamps doit savoir la modeler et l’assembler au mieux." Une analyse qui tranche avec les éloges récoltés par Luciano Spalletti: "Cette victoire est un rayon de soleil après les nuages de l'été. Un bon match et une bonne Italie. Il n'a peut-être commis qu'une seule erreur: faire débuter Lorenzo Pellegrini. Mais il l’a immédiatement sorti à la mi-temps et à partir de ce moment-là, il a réussi tous ses changements. C'est un nouveau départ encourageant." Tout l’inverse des Bleus.