France-Espagne: comment le collectif de la Roja compte éteindre Mbappé, Griezmann, et les individualités bleus
La qualité de jeu espérée n’est pas franchement au rendez-vous dans cet Euro, mais l’objectif fixé avant la compétition est rempli. Sans briller mais en étant extrêmement solide, à défaut de pouvoir compter sur une efficacité offensive en panne sèche, l'équipe de France s’est hissée dans le dernier carré de la compétition en passant par un trou de souris face au Portugal (0-0, 5-3 t.a.b).
Son prochain défi en demi-finale, ce mardi à Munich? Il sera immense, face à une très séduisante sélection espagnole, qui produit un jeu aussi attrayant qu’efficace. Probablement ce qui se fait de mieux depuis le début de la compétition. "Cette opposition a des allures de finale", estime à la veille de ce premier choc des demies le milieu espagnol Fabian Ruiz, dans les colonnes du Parisien.
Tombeuse (2-1 a.p) du pays hôte, l’Allemagne, en quart de finale, la Roja continue d’impressionner devant avec la meilleure attaque de la compétition, mais le danger qu’elle représente ne se résume pas à ses talents offensifs. Même si elle devra procéder à certains ajustements dans l’architecture de son onze de départ d’ici le coup d’envoi, l’Espagne a aussi des arguments à faire valoir sur le plan défensif avec la deuxième meilleure défense de la compétition (deux buts encaissés).
Et elle compte bien s’appuyer sur cette solidité collective pour maîtriser les individualités de l’équipe de France et empêcher Kylian Mbappé de se réveiller. "La France est une équipe très physique, mais elle possède aussi des joueurs de très haut niveau, glisse Nacho auprès de Marca. Dans cet Euro, elle montre peut-être un côté plus défensif et physique, mais c'est une équipe qui peut dominer, qui peut vous enfermer dans votre camp durant de nombreuses minutes et c'est tout ce que nous ne voulons pas."
"Ce sera la clé: être unis"
Individuellement, l’équipe de France possède sans doute de bien meilleurs défenseurs que l’Espagne. Pour se préserver des velléités adverses, la Roja entend donc conserver l’initiative en privant les Bleus de ballon. "Comme nous l'avons fait avec toutes les équipes de ce tournoi, en attaquant", complète Nacho. "L'autre jour, je disais à Lamine (Yamal) que s'il a trois joueurs sur lui, il y aura forcément une zone du terrain où nous serons en supériorité. C’est là qu’il faudra déplacer le ballon, avec une circulation de balle rapide. C'est aussi ça l'interprétation des matchs", explique au quotidien sportif madrilène AS le sélectionneur espagnol Luis de La Fuente.
Si elle n’a toujours pas marqué dans le jeu, l'attaque des Bleus n’en demeure pas moins séduisante sur le papier, à l’image du virevoltant Ousmane Dembélé, auteur d’une entrée pleine de tonus contre le Portugal. "Nous devons être très prudents sur les contre-attaques, parce qu'il faut être très prudent avec ces gars-là", se méfie Nacho. "Kylian, Antoine, Giroud, Ous’, Kolo, Thuram… ça fait beaucoup de joueurs capables de marquer. Il va falloir qu’on soit vraiment très concentrés, parce que ça peut marquer à tout moment”, avertit à son tour Fabian Ruiz dans Le Parisien. "Je dirais qu'avec des joueurs qui ont ces caractéristiques, qui provoquent énormément, qui cherchent à déborder, comme Dembélé, les soutiens sont importants", analyse De la Fuente.
"Ce sera la clé: être unis, savoir ce que l'on doit faire à chaque instant et minimiser leurs contre-attaques", déclarait la veille le défenseur espagnol Marc Cucurella depuis le camp de base de l'Espagne. " "Le football est un sport collectif. Si c'était du un-contre-un, c'est vrai que ce serait compliqué, mais au final ça dépendra de nous tous, avait-il ajouté. Je crois qu'on a démontré qu'on était une équipe très solidaire, on fait beaucoup d'efforts et on donne tout l'un pour l'autre. Nous devrons être très concentrés contre la France et être vigilants car elle a des joueurs très rapides. Nous chercherons à récupérer le ballon rapidement lorsque nous le perdrons et, si nous y parvenons, nous aurons beaucoup d'options dans le jeu."