France-Belgique: la réponse de Didier Deschamps aux sifflets du Groupama Stadium
C'est un micro événement qui en dit long. Pour l'une des premières fois en 12 ans à la tête de l'équipe de France, Didier Deschamps a eu droit à une petite volée de sifflets lorsque son nom a été annoncé par le speaker avant le coup d'envoi de France-Belgique, ce lundi 9 septembre.
"Je n’ai pas entendu, j’étais dans le vestiaire", a évacué l'entraîneur en conférence de presse à l'issue du succès des siens (3-1). "Les critiques, ça fait partie de la vie de footballeur, d’entraîneur, de sélectionneur. Il y a de la place pour tout, je ne dis pas lui il a tort ou il a raison, c’est comme ça… Je pars du principe que c’est à moi de fixer des objectifs, des orientations, je ne suis pas têtu ou obtus mais j’agis parce que j’estime que c’est le moment."
Le Basque assure n'avoir "aucun souci avec ça". "Même si je savais que pour différentes raisons, je n’avais pas énormément de supporters inconditionnels à Lyon", a-t-il lâché, énigmatique, dans un sourire. Quelques minutes plus tôt, Didier Deschamps avait déjà affirmé sur TF1 que les sifflets n'ont "pas d'influence sur" lui, tout en sous-entendant qu'ils étaient peut-être vécus différemment par les joueurs.
Une bronca prolongée pour Bradley Barcola
À l'annonce du onze de départ et des remplaçants, d'autres noms ont été accueillis froidement par le public de Décines-Charpieu, à l'image de ceux de Kylian Mbappé, de Bardley Barcola ou de Matteo Guendouzi.
Si pour le premier, le mécontentement du public peut être mis en relation avec ses performances, bien en deçà de ses standards en 2024, ou de ses sorties polémiques dans la presse, pour le second, c'est davantage son transfert au PSG à l'été 2023 qui est pointé du doigt. Quant au milieu de terrain de la Lazio, le public lui reproche sans doute son passage à l'OM, mais les sifflets n'ont pas suivi durant la rencontre.
À compter de leur entrée en jeu (67e minute), Kylian Mbappé et Bradley Barcola ont pour leur part été accueillis par une nouvelle salve de sifflets. Ils étaient plus prononcés encore pour le néo-Parisien, dont chacune des touches de balle jusqu'au coup de sifflet final a été accompagnée d'une bronca.
"Si cela s'était mal passé ce soir..."
Ces huées-là n'ont pas échappé à l'oreille du sélectionneur. "J’ai juste entendu ceux pour Bradley. Je ne vais pas pointer du doigt un club plus qu’un autre, mais c’est le seul regret quand on va jouer en province, ce type de réaction", a réagi l'ancien entraîneur de Monaco face aux journalistes.
"Quand on vient, on supporte l'équipe de France, alors les sifflets... Que des gens soient mécontents, déçus, qu'ils le manifestent, pourquoi pas, mais là quand les joueurs sont sur le terrain... Je ne pense pas que ce soit pour le bien de l'équipe de France", a-t-il encore déploré au micro du diffuseur.
Les trois points glanés face à la Belgique permettent aux Bleus de se replacer dans cette Ligue des nations. Ils devraient également calmer les nuages orageux qui s'amoncelaient au-dessus de Didier Deschamps, même si les critiques sur l'usure du pouvoir et la qualité du jeu français ne s'estomperont pas d'un seul coup. Le sélectionneur l'a lui-même reconnu: "Si cela s'était mal passé ce soir, cela aurait été ma fête".