Foot: les Girondins retrouvent leur stade et leurs irréductibles fans
Plus de 10.000 supporters... pour un match de 4e division: les Girondins de Bordeaux, relégués administrativement en National 2, ont retrouvé samedi leur stade du Matmut Atlantique pour affronter les Voltigeurs de Châteaubriant (Loire-Atlantique) dans une ambiance surréaliste.
Avec une jauge limitée, l'enceinte construite pour l'Euro-2016 est restée aux trois-quarts vide, avec une affluence diminuée de moitié par rapport à la moyenne de la saison passée en Ligue 2. Mais les fans irréductibles du club au scapulaire ont répondu présents dans les virages, chantant et sautant malgré les déboires de l'été.
"Ça fait un bien fou d'être de retour ici, je trépignais. Les Girondins, c'est plus qu'un club pour moi, j'ai le scapulaire dans le cœur et dans le sang et je les soutiendrai quoi qu'il arrive. Il ne faut pas leur tourner le dos. Ça reste un grand club", a dit à l'AFP Ludovic Loussier, 36 ans, venu de Charente-Maritime.
Les deux premiers matches des Girondins à domicile cette saison s'étaient tenus à huis clos dans un modeste stade de l'agglomération, faute d'accord entre le club - désormais amateur et placé en redressement judiciaire - et l'exploitant du Matmut sur la prise en charge des frais liés aux rencontres.
La situation s'est dénouée cette semaine face au risque de liquidation du club par le tribunal de commerce s'il ne retrouvait pas des recettes de billetterie.
"La rétrogradation, on a encore du mal à l'accepter. Mais aller au stade, c'est viscéral dans la famille, on vient à trois générations. Je ne voudrais pas que mon fils et ma fille se tournent vers l'OM ou le PSG quand même !", sourit Gaël Musset, père de famille habitant Mimizan (Landes).
"C'est que du bonheur, on revient chez nous", abonde Valérie Bertrand, "Bordelaise pur jus". "Maintenant on veut notre première victoire et comme tous ici, le départ de Gerard Lopez. Qu'il dégage pour de bon!", lance cette fervente supportrice de 52 ans.
Menés 2-0 à la pause, les Girondins ont recollé au score en fin de rencontre grâce à deux buts de leur recrue de la semaine, l'ex-international anglais Andy Carroll, qui a conquis d'emblée les tribunes... où une banderole et des chants hostiles ont en revanche été réservés au propriétaire du club, Gerard Lopez.
Avec ce troisième match nul pour une défaite, Bordeaux pointe toujours à la 15e et avant-dernière place du classement, avec deux matches en retard.
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