La folle histoire du pape Formose, exhumé et jugé à l’état de cadavre

Le tableau de Jean-Paul Laurens représente le concile cadavérique lors duquel Formose fut jugé post-mortem.    - Credit:RMN
Le tableau de Jean-Paul Laurens représente le concile cadavérique lors duquel Formose fut jugé post-mortem. - Credit:RMN

Au moment où le pape François est attendu pour une visite pastorale en Corse, c'est une histoire bien singulière qui refait surface dans l'île. Si la venue du souverain pontife, annoncée pour le 15 décembre, est une première historique dans la région, la Corse n'oublie pas « son » pape. Les historiens restent pour le moins prudents sur les origines insulaires de Formose « qu'aucune source ancienne sérieuse ne confirme », dixit Philippe Pergola dans le Dictionnaire historique de la Corse (éditions Albiana, 2006).

La légende, relayée par une tenace tradition orale, assure toutefois que celui qui s'assit sur le trône pontifical à la fin du IXe siècle était issu d'une famille originaire du petit village de Vivario (Haute-Corse) réfugiée à Porto, à l'embouchure du Tibre, lors des incursions maures dans l'île. Une ville médiévale dont Formose devint l'évêque en 863.

Le procès d'un corps en décomposition

Si cette croyance autour du premier « pape corse » de l'histoire n'a pas été prouvée – et ne sera peut-être jamais –, une chose est certaine : le nom de ce souverain pontife du haut Moyen Âge, qui dirigea l'Église entre 891 et 896, restera associé à l'un des épisodes les plus improbables de toute l'histoire de la papauté, passé à la postérité sous le nom de « concile cadavérique ».

Ce procès d'un genre très particulier a lieu au début de l'année 897. Le pontife Étienne VI, fraîchement élu, convoque les cardinaux, évêques et autres dignitaires ecclésiastiques dans la [...] Lire la suite