Départ d'Aulas : la fin d'un règne, la mort d'un modèle

Jean-Michel Aulas n’occupe plus la fonction de président de l’Olympique lyonnais. C'est la fin d’une époque, et surtout du rêve d’un modèle français compétitif de construction économique du football professionnel.

L’annonce du départ de Jean-Michel Aulas, à 74 ans, a été un choc en ce 8 mai, plutôt réservé aux commémorations de la victoire sur le nazisme. Surtout dans la capitale des Gaules, davantage habituée au long règne, à commencer par ses maires. Dans cette patrie du centrisme (de gauche ou de droite), la rupture reste souvent taboue ou mal vécue. Seulement, les temps changent. Jean-Michel Aulas avait su incarner la modernité, voire la modernisation du foot pro français, autrefois entre les mains de notables locaux, parfois fantasques tels Claude Bez. Au même titre que le parcours de son « mentor » Bernard Tapie à l’OM, sa prise de contrôle d’un fort modeste Olympique lyonnais va marquer un changement radical de perception et de pratique du rôle de président de club. Plus qu’un bourgeois, il sera d’abord un patron (en la matière, sa réussite s’appelle la Cegid, l’une des plus grosses boîtes européennes de comptabilité et gestion informatisée). Y compris sa façon de communiquer, s’emparant avec délectation des réseaux sociaux, signe de sa volonté de coller à son époque. À coups de tweets et de punchlines, de provocations, de mises en cause de l’arbitrage, il s’impose en figure détestée, donc incontournable, de la Ligue 1.