Les failles de l’Éducation nationale
Au lendemain de la mort tragique de Nicolas, 15 ans, retrouvé pendu à son domicile, Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation nationale, avait donné le 6 septembre une conférence de presse pleine de gravité. Son devoir, disait-il, était de faire « toute la lumière » sur les raisons qui avaient conduit au suicide de l’adolescent. Et d’annoncer qu’en parallèle des investigations judiciaires conduites par le parquet de Versailles, il ouvrait sans attendre une enquête administrative. « Chaque drame est un drame de trop qui nous rappelle que nous ne sommes toujours pas à la hauteur », prévenait-il encore après avoir rappelé toutes les mesures que ses prédécesseurs et lui-même pendant l’été avaient prises pour lutter contre le harcèlement scolaire.
Le ministre ne pouvait, malheureusement, mieux dire. Non seulement l’Éducation nationale n’a pas été « à la hauteur », mais comme en attestent les deux documents révélés hier matin par BFM TV, l’institution scolaire s’est montrée d’une effroyable inhumanité. À la détresse et à la colère des parents de Nicolas qui s’inquiétaient de l’immobilisme de l’établissement dans lequel était scolarisé leur fils alors que ce dernier était victime de harcèlement scolaire, le rectorat de Versailles répondait de manière comminatoire et menaçante. « Ce courrier est une honte », assurait Gabriel Attal devant la presse samedi soir (lire encadré ci-dessous).
La rédaction du JDD est parvenue de son côté à récupérer l’ensemble de la correspondance entre...