Fabrice Du Welz : « J’ai toujours voulu tourner un film autour de l’affaire Dutroux »
Il se qualifie lui-même de « Belge énervé ». Mais aujourd'hui, Fabrice Du Welz (Calvaire, Inexorable), 52 ans, souriant, volubile, est d'un calme olympien. Sanglé dans son tee-shirt M le maudit, il est ravi de parler de son nouveau bébé, Le Dossier Maldoror : un projet de longue date, librement inspiré de l'affaire Dutroux. Soit la plus célèbre et la plus sordide affaire criminelle de l'histoire de la Belgique, aux faits remontant à 1996 et dont l'accusé Marc Dutroux fut condamné à perpétuité en 2004 pour séquestrations, viols et meurtres de plusieurs fillettes (malgré plusieurs demandes de libération conditionnelle, il est toujours sous les verrous).
De cette sinistre histoire de pédophilie qui a traumatisé son pays et qui soulève encore bien des questions (un catalogue de bavures, un fiasco absolu à cause de la rivalité des polices, la piste du réseau pédophile abandonnée…), Du Welz change les noms (Dutroux s'appelle ici Marcel Dedieu), certains faits, et signe un thriller haute tension dans la lignée de Zodiac de David Fincher, ou du cinéma de William Friedkin (French Connection, L'Exorciste), un des héros du réalisateur.
Pendant deux heures trente, Le Dossier Maldoror colle aux basques d'un gendarme idéaliste lancé dans une chasse à l'homme haletante pour retrouver le kidnappeur de deux fillettes, avant de sombrer dans l'obsession. Du grand cinéma qui travaille le spectateur au plexus et plonge dans le vertige. Au cœur du film, le mal qui rôde, qui conta [...] Lire la suite