Euro 2024: Griezmann sur le banc contre l’Espagne? Le débat existe

Si la titularisation de Kylian Mbappé n’est pas un sujet dans l’esprit de Didier Deschamps, Antoine Griezmann ne jouit plus de la même immunité que son capitaine auprès du sélectionneur. La question de sa titularisation contre l’Espagne en demi-finale de l’Euro 2024, ce mardi à Munich, risque de se poser rapidement, eu égard à la méforme affichée par le Madrilène.

Utilisé à différents postes au gré des circonstances, contraint ces dernières années de s’épanouir dans divers rôles que lui assignait le sélectionneur - ce fut en tant que milieu relayeur lors de la dernière Coupe du monde - Griezmann a toujours obéi sans broncher pour le bien de l’équipe, au détriment du sien. “Je sais ce que je lui dois et ce qu’il a fait sur le terrain pour cette équipe de France”, reconnaissait Didier Deschamps à propos de cet équipier modèle l’an passé.

Une influence qui s’étiole

Griezmann a souvent été l’un des artisans des grands moments de l’équipe de France. Indispensable, il l’a toujours été, en témoigne cette folle série de 84 matchs de rang disputé par le joueur de l’Atlético. Un record de longévité qui avait débuté en 2017, et qui a pris fin au mois de mars.

Meilleur Bleu de l’Euro 2016, moins présent en 2021, où il avait déjà été trimballé à plusieurs postes pour faciliter l’entente Mbappé-Benzema, Griezmann entamait la préparation de cet Euro avec une envie débordante, mais force est de constater que son influence sur le jeu des Bleus se dégrade.

Cette volonté de l’excentrer à plusieurs reprises depuis le début de la compétition, loin de sa zone préférentielle, n’a pas facilité son propre épanouissement sur le terrain, à un poste où il ne peut exprimer la plénitude de ses qualités.

Dembélé a le vent en poupe

Mais son positionnement sur le terrain ne saurait expliquer à lui seul les difficultés que rencontre Antoine Griezmann. L’explication est-elle d’ordre physique ou bien est-ce l’usure mentale qui guette un joueur lassé de devoir se sacrifier? “Je vous rassure, il n’est pas déprimé”, assurait Didier Deschamps avant le Portugal. Déprimé, peut-être pas, mais intouchable non plus.

Remplaçant contre la Pologne, remplacé à l’heure de jeu contre le Portugal, Griezmann sait que la concurrence est aux aguets. L’entrée pleine de tonus du virevoltant Ousmane Dembélé à sa place a peut-être rebattu les cartes dans l’esprit du sélectionneur. La menace rôde. Surtout que le sélectionneur s’embarrasse moins des statuts, ce que le temps de jeu famélique de Giroud a démontré.

Le risque pour Griezmann d'être sur le banc au coup d'envoi face à l’Espagne serait d’autant plus grand si le staff réfléchissait à l’opportunité de repasser en 4-3-3. Rabiot retrouverait sa place au milieu. Devant, les places sont chères, Mbappé étant intouchable. Kolo Muani pourrait être reconduit avec Griezmann ou Dembélé qui a de nouveau le vent en poupe. Quelle que soit la décision de Didier Deschamps, il y a fort à parier qu’Antoine Griezmann se pliera aux ordres, en bon soldat.

Article original publié sur RMC Sport