En Espagne, le retour à risque de Carles Puigdemont
C'est un drôle de rassemblement qui va se produire ce jeudi matin, dès 9 heures, autour de l'Arc de triomphe barcelonais et qui, à lui seul, perturbe la vie politique espagnole. Son nom officiel : « Réception institutionnelle au Très Honorable Président ». Déchiffrons : le camp indépendantiste le plus radical sera à pied d'œuvre pour saluer et applaudir le retour du « fils prodigue », Carles Puigdemont, l'ancien président de la Catalogne jusqu'à octobre 2017. Il y a sept ans, peu après avoir déclaré l'indépendance de façon symbolique, celui-ci avait fui dans le coffre de sa voiture pour rejoindre la Belgique, son lieu de résidence depuis lors. La manœuvre consistait à fuir la justice espagnole qui entendait le condamner, entre autres délits, pour « sédition ».
Héros pour les siens, leader honni pour les autres, Carles Puigdemont a vu sa situation changer. À l'occasion des législatives catalanes du 12 mai, il a renoncé à son siège d'eurodéputé pour redevenir parlementaire régional et même chef de l'opposition indépendantiste aux manettes de la formation radicale Junts. « J'ai entamé mon voyage de retour de l'exil », a-t-il proclamé sur ses réseaux sociaux, tel un prophète. Et c'est bien en tant que tel qu'il sera reçu et ovationné ce jeudi matin dans le centre de Barcelone par un public tout acquis à la cause séparatiste : les dirigeants de Junts, les quelque 700 maires sécessionnistes de Catalogne, des centaines de membres de l'ANC – Assemblée nationale de [...] Lire la suite