Espagne-Angleterre: "Football is coming home", les Anglais espèrent plus que je jamais que le football rentre enfin à la maison

Après un Euro poussif, où les qualifications ont été arrachées et où le sélectionneur Gareth Southgate recevait des gobelets de bière lors du tour d’honneur après le match contre la Slovénie (0-0), l’Angleterre semble de nouveau unie derrière son équipe. Car la soif d’un titre emporte tout et que l’Angleterre, "berceau" du football, en attend un depuis son Mondial, en 1966.

L’engouement était palpable dès la fin de semaine à Berlin et ce samedi, plusieurs fans des Three Lions arboraient déjà avec fierté leurs drapeaux près du stade olympique. "Football is coming home", sourit Louis, en référence au slogan repris par tous les fans, qui vient d’une chanson nommée "Three Lions". "Je n’ai jamais été aussi prêt. La façon dont on a joué ces derniers matchs, on y va!", sourit son ami Joseph. "On a attendu assez longtemps, la dernière finale a été une grosse déception, cette fois c’est la bonne."

Parcours chaotique

Car il y a trois ans, lors de la défaite aux tirs aux buts contre l’Italie, les Anglais étaient dans la même situation, à un gros détail près : la finale de l’Euro contre l’Italie se déroulait chez eux, à Wembley. Pour la première fois, ils vont jouer un titre hors de leurs terres. Un signe ? "Bien sûr qu’on peut, je suis optimiste car on joue bien, veut croire Paul, maillot rouge sur les épaules. L’Espagne est plus attractive mais peut être qu’on peut les faire déjouer. On a une très bonne attitude, l’espoir. Quand c’est sombre on revient, on a un gros effectif donc on peut faire des changements. On était proches il y a trois ans mais ça viendra tôt ou tard."

Mieux vaudrait que ce soit tôt car un titre effacerait ce parcours chaotique: matchs nuls contre le Danemark et la Slovénie, qualification improbable contre la Slovaquie avec un retourné de Bellingham, victoire aux tirs aux buts contre la Suisse et but vainqueur dans le temps additionnel en demi-finale. Une nouvelle défaite désespérerait un peu plus un peuple qui se déplacera par dizaine de milliers à Berlin, une grande majorité sans tickets.

Southgate, nouveau héros ?

Un homme joue aussi son image: le sélectionneur Gareth Southgate. Très vivement critiqué au pays pour son incapacité à faire bien jouer son équipe malgré un incroyable réservoir de talent, il peut passer de celui qu’on moque à celui qu’on adule. Une partie des médias anglais a d’ailleurs commencé à nuancer ses propos sur l’entraîneur. Il avait déjà prévenu en début de tournoi que son équipe serait meilleure au fil des semaines, quand ses joueurs auraient retrouvé leur forme physique et force est de constater que les Anglais ont proposé leur meilleur football en demi-finale.

Bien organisés, intelligents dans le pressing et intéressants offensivement avant de s’éteindre peu à peu. "Parfois vous devez traverser de durs moments en équipe. On a changé les mentalités, été honnêtes sur où on en était comme nation. On a regardé qui faisait quoi. On devait changer ça, on avait de grosses attentes, maintenant les attentes sont toujours là mais on est consistants. On doit gagner ce trophée pour prouver qu'on est un grand pays de football", lâche-t-il. Harry Kane, son capitaine, ajoute : "On sait ce que ça représenterait pour nous et le pays de soulever le trophée. On est dans notre bulle mais évidemment on suit les vidéos des supporters. On sait ce que ça représente et on donnera tout et on espère être l'équipe qui ramène le trophée en Angleterre."

Des résultats qui parlent

Southgate cristallise encore les tensions mais son bilan est clair: deux finales d’Euro, une demi-finale de Coupe du Monde et un quart de finale de Coupe du Monde. "Je trouve qu’on est chanceux d’en être là après les matchs qu’on a faits, mais je ne connais pas la fin. Il reste sur 2 finales en trois ans, pas mal non?", sourit Joseph. "Tout le monde se prend pour un manager et a son opinion mais vu où il en est, c’est qu’il doit faire du bon boulot. Les gens sont très mitigés à son sujet", ajoute Tim. Un débat qui peut rappeler, dans une certaine mesure, celui de Didier Deschamps et l’Equipe de France. Mais "DD" a un titre en plus. Pour le moment.

Article original publié sur RMC Sport