Equipe de France féminine: "Là où va se jouer ma carrière", les confidences de Vicki Becho à RMC Sport
Vicki, comment décririez-vous cette période avec moins de temps de jeu et une place à reconquérir en équipe de France?
C’est là où va se jouer ma carrière. Comment je vais réagir à ça? Il y a deux manières de réagir: soit on baisse les bras et on s’enfonce, soit on lève la tête et on continue d'avancer. Ce n’est jamais facile, il faut garder la tête haute, continuer, essayer. Comme le coach Laurent (Bonadei) le répète souvent, il faut oser. Il faut donner le meilleur de soi-même pour faire de grandes choses.
Il y a l’envie de décupler les efforts?
Exactement. Je pense que j’ai même plus envie que la saison dernière. A l'époque, je revenais de la Coupe du monde, et j’étais encore dans l’euphorie. Cette année, tout est redescendu. Je me dis "Vicki, ce n’est pas le moment de baisser la tête". Je dois travailler encore plus si je veux jouer. Il ne faut pas se trouver d’excuses. Si je ne joue pas, je vais travailler. C’est le moment.
D’autant plus qu’à Lyon, vous devez faire face à une concurrence accrue en club cette saison.
Bien sûr. Quand on veut jouer dans le meilleur club du monde, quand on veut gagner des trophées, il faut s’entourer des meilleures. Ces filles-là travaillent plus en permanence pour être plus performantes. Tout le monde donne le meilleur de soi-même, travaille un maximum à l'entraînement et en dehors du terrain. C’est de bon augure pour l’équipe.
Qu’est-ce qui a changé entre la Vicki Becho de 2022 et celle d’aujourd’hui ?
Je pense que je suis un peu plus mature, un peu plus posée. C’est assez bizarre car souvent on me dit "Vicki, on ne retrouve plus la Vicki qu’on avait avant", parce que j’étais un peu plus folle peut-être. Je suis un peu plus posée aujourd’hui, on n’a pas perdu la Vicki qu’on avait, mais je sais où est ma place et j’essaie de rester un peu calme. Je suis toujours là, il faut que j’ai confiance en moi. Je suis dans une étape de ma carrière où je suis très centrée sur ma personnalité, ce que je dois faire, sur ma progression.
Vous avez été convoquée directement pour ce rassemblement (en octobre, Vicki Becho avait remplacé Naomie Feller, NDLR). Quelles sont vos impressions de la méthode de Laurent Bonadei?
Je me sens très bien. On est sur la continuité d’Hervé Renard. J’adhère à son projet de jeu et à sa vision des choses sur le plan humain. Quand on veut vivre de grandes choses, cela part de là, de ce qui se passe dans un groupe, d’une bonne entente entre chaque fille. Si on veut atteindre le sommet, cela part de là.
Dans la construction de ce projet, le match face à l’Espagne ce mardi représente un temps de passage important?
Bien sûr. De toute façon, les quatre matchs amicaux de cette fin d’année 2024 sont très importants pour le coach. Son groupe se dessine, son projet de jeu, son projet de vie. On affronte différents styles de jeu. On sait que le coach veut mettre en place un style de jeu particulier. C’est important d’affronter ce genre d’équipe pour se situer, savoir où s’améliorer.