Ellie, Gabriel et les dauphins : deux médaillés d’or unis par le chant de la mer
À la piscine, plus qu'ailleurs, la diversité corporelle est mise à nu. Nul corps n'est façonné dans le même moule, et, ici à l'Arena La Défense, les corps qui se dévoilent dans toute leur singularité attirent l'œil, forcément. Contrairement à d'autres disciplines où les corps amputés peuvent être dissimulés derrière des appareillages comme des fauteuils roulants ou des prothèses, la piscine offre un espace où l'on découvre de nouveaux états corporels, non conformes aux standards imposés par la société, où règne le beau et le bien défini.
On y voit des corps avec de nouvelles extrémités, les « moignons », parfois dépourvus d'un bras, d'une jambe, ou même des deux, donc, sans propulsion avant ou arrière. Parfois, une jambe est plus fine que l'autre, un bras immobile collé contre le corps. Personne ne souhaite et n'imagine vivre avec une jambe en moins. Les Jeux paralympiques sont là pour montrer que la vie n'est pas finie, que derrière ces corps hors norme, venus au monde tels quels ou qui se sont transformés après un accident, se cache une grande ingéniosité et hétérogénéité de techniques.
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