Elections à la LFP: "On ne joue pas le football français au poker", ce qu'ont dit les candidats à la présidence lors de l'assemblée générale

Un premier pas vers la présidence de la Ligue de football professionnel. A l'issue de l'assemblée générale qui s'est tenue jeudi, Vincent Labrune (62 voix), actuellement à la tête de la LFP, Cyril Linette (57 voix) et Gervais Martel (26 voix) ont obtenu les parrainages de Foot Unis. Tout comme Karl Olive, qui n'a pas été soumis aux votes car il représente la Fédération française de football au conseil d'administration de la Ligue.

Foot Unis, le syndicat regroupant les 46 clubs de Ligue 1, de Ligue 2 et les 10 clubs pros de National, a attribué ses parrainages à l'issue de l'audition des sept candidats. Les trois hommes choisis doivent encore obtenir un second parrainage pour être officiellement candidats à l'élection qui aura lieu le 10 septembre. Il sera attribué par l'Union des acteurs du football (UAF), qui se réunit vendredi.

Cyril Linette, convaincant, talonne Vincent Labrune

  • Vincent Labrune défend son bilan et veut poursuivre son projet

Malgré le feuilleton des droits télévisuels de la Ligue 1 et un mandat critiqué, Vincent Labrune, qui souhaite continuer son tandem avec le directeur général Arnaud Rouger, est arrivé en tête des voix. Lors de son passage, il a défendu son bilan que "certains essayent de minimiser" et a déclaré avoir "sauvé le football français et tous les clubs, toute la filière". Il se considère avec son binôme comme "les plus à mêmes de diriger la LFP" et les "seuls à pouvoir le faire". Le résultat de l'appel d'offres domestique n'est pour lui qu'une petite part d'ombre, le deal négocié avec DAZN et BeIN Sports étant "inespéré".

Le président sortant souhaite continuer à mettre en place son "projet de long terme" pour que les "clubs en tirent les conséquences très rapidement". Renforcer le poids des clubs dans la gouvernance, renégocier des accords de redistribution avec l'Etat et "tout faire pour que le partenariat avec DAZN soit une réussite", "lutter contre le cancer qu'est le piratage" figurent dans son programme.

  • Cyril Linette et ses "plans de transformations"

Cyril Linette, lui, a fait forte impression et déjoué les pronostics en obtenant non seulement un parrainage de Foot Unis, et en se positionnant juste derrière Vincent Labrune contre qui il s'est montré très offensif. "La LFP ne peut plus se permettre d’avoir une attitude de gros bras. On ne joue pas le football français au poker", a déclaré l'ex-dirigeant de L'Equipe et du PMU. Concernant les droits TV, dans une volonté d'apaisement, il propose de mener une grande enquête pour savoir ce que les clients pensent, afin de faire baisser les coûts tout en améliorant le produit, qui n'est pas les joueurs mais "l'émotion".

Il souhaite également "mettre en place des plans de transformation" pour mettre fin à la crise. Parmi ses urgences: trouver des marges de manoeuvre financière, travailler avec CVC, réfléchir aux compétitions (notamment pour les clubs non européens), et faire de la LFP un hub d'innovations et une plateforme au service des clubs. "Quoiqu’il se passe il faut un débat", a-t-il déclaré, espérent bien pouvoir "concourir à l’élection qui le passionne".

  • Gervais Martel ne souhaite pas être président

Après ses soucis de santé, l'ancien président du RC Lens souhaite revenir en tant que membre indépendant mais ne souhaite pas être président. Il fait partie de ceux qui trouvent le timing de l'élection limite et a déclaré que "la démorcratie du football n'est pas ressortie grandie s'il y a seulement trois parrainages".

Karl Olive, lui, s'est également présenté devant Foot Unis même s'il n'a pas été soumis aux voix. Proposé par la FFF et ratifié par Philippe Diallo, il a salué le bilan de Vincent Labrune mais a déclaré que le fonctionnement de la LFP doit être revu. Parmi les pistes d'amélioration: mettre en place un conseil de surveillance, générer des recettes nouvelles et lutter contre le piratage.

Les programmes des autres candidats

Comme Gervais Martel, Christophe Bouchet (17 voix) a souhaité introduire de la démocratie, d'où sa demande de parrainage. L'ancien président de l'OM, qui s'est montré très critique à l'égard de Vincent Labrune, n'a pas exposé son projet et a mis en avant sa connaissance de l'économie des clubs et du marché des droits TV mondiaux. Stéphane Martin (11 voix), ancien président des Girondins, a lui souligné l'importance de "s'ouvrir à des personnes avec des profils différents" en cette "période difficile". Parmi ses idées: renouer avec Canal +, explorer des plateformes OTT, se rapprocher des fans et éviter les conflits d'intérêts à la LFP.

De son côté, Alain Guerrini (24 voix), président de Panini France et actuel membre du conseil d'administration de la Ligue, a présenté un programme qui a des similitudes avec celui du président sortant comme assurer le succès de DAZN et lutter contre le piratage. Il considère d'ailleurs que "les résultats obtenus par Vincent Labrune et son équipe sont très bons". Il a également proposé de réaliser encore plus d'économies en réduisant notamment les charges de la LFP durablement, et d'accentuer le développement du digital pour être moins dépendant des diffuseurs.

Article original publié sur RMC Sport