Disparition de Mehdi Narjissi: "Les recherches vont continuer quoiqu’il arrive", assure Florian Grill

On les apercevait par les portes battantes qui séparent la zone bagages de la sortie de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Les joueurs et le staff des moins de 18 ans français ont atterri à Paris peu avant 16h ce samedi 10 août.

Les familles de plusieurs joueurs étaient présentes (beaucoup de jeunes étaient en correspondance pour rentrer chez eux), pressées de prendre leur enfant dans leurs bras. Présent également, le président de la Fédération française de rugby Florian Grill, très ému, a pris quelques minutes pour leur parler.

Florian Grill a parlé aux joueurs à leur arrivée à l'aéroport

"On ne voulait surtout pas qu’ils partent, que le groupe se désagrège sans qu’on ait eu le temps de leur dire le soutien de la fédération. Aux joueurs et au staff aussi qui est extrêmement meurtri. C’était important d’avoir ce petit temps pour leur dire que le travail a été fait pour leur accompagnement. Bien sûr, prioritairement de la famille de Mehdi Narjissi. On est également en lien avec tous les clubs dont le Stade Toulousain qui est forcément extrêmement marqué."

Les Bleus U18 ont interrompu leur tournée d’été en Afrique du Sud après la disparition traumatisante de leur coéquipier Mehdi Narjissi, ce mercredi 7 août. Le demi de mêlée de 17 ans a été emporté par une vague au Cap de Bonne-Espérance après une séance de récupération dans un bain froid. "Les recherches sont toujours en cours", explique Florian Grill.

La famille de Mehdi Narjissi est toujours en Afrique du Sud

"Elles dureront minimum quinze jours du point de vue du droit international mais on a déjà discuté avec les équipes sur place ils prolongeront tant que de besoin. Les recherches vont continuer quoiqu’il arrive, elles ont mobilisé énormément y compris les populations locales, les hélicoptères, les bateaux, notamment des compagnies privées. On sait que ça peut prendre du temps."

Très vite après la disparition de Medhi Narjissi, une cellule psychologique a été mise en place en Afrique du Sud "avec une psychologue francophone qui a vu le groupe et le staff, précise le patron du rugby français. Elle a aussi passé du temps avec la famille Narjissi cet après-midi."

"S'il y a de la colère, elle est normale", concède Florian Grill

Les parents et la sœur de Mehdi Narjissi sont toujours sur place en présence de Jean-Marc Béderède, le directeur technique national adjoint. "Il y a eu la visite nécessaire de la plage", dit Florian Grill les yeux rougis. Une enquête de police et ouverte et le DTN adjoint est chargé de l'enquête interne de la fédération. "C'est beaucoup trop tôt pour en parler mais l'objectif est de factualiser absolument tout en toute transparence. C'est ce que l'on doit à la famille. C'est la moindre des choses."

La baignade était déconseillée

C'est Florian Grill qui a dû annoncer la disparition du jeune joueur à ses parents. Quand on lui demande dans quel état d'esprit est Djalil Narjissi, le père de Mehdi et ancien talonneur d'Agen, et s'il est en colère, il assume: "S'il y a de la colère, elle est normale. Elle est compréhensible. Toutes les actions qu'ils voudraient mener sont compréhensibles et normales."

Le président de la FFR confirme aussi que la baignade était déconseillée sur la plage de Diaz Beach, au Cap de Bonne-Espérance, où joueurs et staff ont fait leur séance de bain froid avant que Mehdi Narjissi soit happé par une vague. "Ce n'était pas une baignade mais une régénération dans l'eau. Mais oui, c'était déconseillé." Pas plus de commentaire, trop tôt.

Article original publié sur RMC Sport