Les dessous des crèches privées, "usines à bébés", révélés dans un livre choc
Des bébés maltraités. Portions de repas rationnées, soins minutés, pratique du "surbooking" : un livre à paraître le 8 septembre épingle les pratiques de certaines crèches privées, comparées à des "usines" à bébés. Cinq mois après la publication d'un rapport de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) sur la prévention de la maltraitance dans les crèches, "Le prix du berceau" (Seuil) décrit un système "déshumanisé" basé sur la course au rendement et au remplissage, au détriment parfois du bien-être des enfants.
A l'image de cette crèche des Bouches-du-Rhône d'où certains enfants sortent "la faim au ventre", suscitant l'interrogation des parents qui finiront par apprendre auprès de la direction qu'il manquait "entre trois et cinq repas deux jours par semaine" pendant plusieurs mois. "Une erreur humaine", selon l'entreprise. Ou encore de cet établissement près de Lyon qui pratique comme certaines compagnies aériennes le "surbooking": il accueillait plus d'enfants que ce qui est légalement prévu. Un responsable du groupe s'inquiétera en interne d'un risque "pour la sécurité".
"On est dans un système qui, par des injonctions à la rentabilité" transforme les enfants "en chiffres là où on était initialement sur un service à la personne", déclare à l'AFP le journaliste indépendant Mathieu Périsse, co-auteur du livre qui s'appuie sur près de 200 interviews et témoignages de cadres, employés et parents. "Ces entreprises, qui pour certaines sont adossées à des fonds d’investissements, (...)