La descente aux enfers de Loris Karius, traumatisé par sa finale cauchemardesque face au Real Madrid
Il a refusé l’Arabie saoudite et envisage de prendre sa retraite si aucune offre intéressante ne lui parvient d'ici un an. En attendant, Loris Karius (31 ans) est toujours sans club depuis la fin de son contrat avec Newcastle cet été. L’ancien gardien de Liverpool ne s’est jamais remis de cette finale cauchemardesque face au Real Madrid, en Ligue des champions.
C’était en 2018, à Kiev. Ce jour-là, le gardien allemand est devenu la risée du football européen en commettant deux bourdes qui ont offert autant de buts au Real et précipité la défaite de son équipe, lui qui était parvenu au mérite à s’installer dans les buts de Liverpool. Tout s’est effondré en quelques minutes.
"J’ai eu du mal à m’en remettre", a confirmé le gardien allemand dans une très longue interview accordée à Sport Bible. Deux semaines après avoir pleuré de chaudes larmes, Loris Karius s’était pourtant fait diagnostiquer une commotion cérébrale, subie peu de temps avant de commettre ces deux surprenantes erreurs qui avaient coûté la victoire à son équipe. L’Allemand avait reçu un coup de coup du défenseur espagnol Sergio Ramos à la 49e minute de jeu.
"C'était le chaos"
Les médecins l’ayant ausculté cinq jours après la finale étaient formels: il était tout à fait envisageable que cette commotion ait eu une incidence sur son comportement. Mais personne n’en a jamais tenu compte. Sa propre confiance, elle, était déjà ébranlée.
"Tout ce que je faisais était scruté. C'était tellement extrême. Même dans d'autres clubs, lorsque j'essayais de gagner la confiance d'un manager ou d'obtenir du temps de jeu alors que j'avais l'impression de le mériter... On peut comprendre d'une certaine manière, mais c'est frustrant quand on ne peut pas faire grand-chose d'autre pour les faire changer d'avis."
Loris Karius n’a plus jamais retrouvé de statut de n°1, pas plus à Newcastle qu’en Turquie, où il a rejoint Besiktas en prêt. Une période qu’il juge "très mouvementée". "Tant de choses se sont produites alors que j'étais déjà fragile. C'était le chaos. Je n'ai pas été payé pendant cinq ou six mois et j'ai dû poursuivre mon propre club en justice. Ce n'est pas quelque chose que l'on aime ou que l'on veut faire, mais je n'avais pas vraiment le choix. Je pensais pouvoir aller en Turquie, me ressourcer et prendre un nouveau départ. Mais c'est devenu encore plus chaotique."
"Le retraite? Il faut l'envisager"
Loris Karius a enchaîné avec un autre prêt à Berlin, qui ne s’est pas avéré plus concluant que le précédent. Puis ce fut l’heure du grand retour à Liverpool, à l’été 2021, un club qu’il a finalement quitté un an plus tard, après une saison passée en marge du groupe. "À partir de là, les choses se sont dégradées, étape par étape. Lorsque vous êtes privé de temps de jeu pendant un an ou deux, il n'est pas facile de revenir dans les buts au plus haut niveau."
Sans club depuis son départ de Newcastle cet été, Loris Karius s’adonne à d'autres activités qui le passionnent, comme la musique, et savoure sa nouvelle vie loin des terrains mais proche de sa famille, tout en continuant à s’entraîner, au cas où un club viendrait frapper à sa porte. La retraite? Loris Karius est très à l’aise avec le sujet.
"Lorsque l’on est dans ma situation, il faut l’envisager. Je n'ai pas encore pris de décision parce que ce n'est pas nécessaire. Je suis encore en forme. J'ai encore tout le potentiel et les capacités nécessaires. Mais si une porte ne s'ouvre pas, je dois être honnête et me dire: 'Écoutez, j'ai bien d'autres choses à faire. J'ai beaucoup d'autres choses à faire qui me passionnent, que j'aime et dans lesquelles je m'investis'. Je ne pense pas que cela me frapperait si durement parce que j'ai déjà traversé ce processus au cours des dernières années."