Delon-Belmondo, le choc des stars
On ne peut pas faire plus différents qu'Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Deux astres du cinéma qui ont éclairé les écrans français des années 1960 jusqu'aux années 1980. Deux styles, deux registres : Alain Delon diffuse, sur son seul physique, un magnétisme félin, dangereux, et endosse avec naturel les rôles de mauvais garçons ou de justiciers – et le plus souvent les deux –, préférant les héros malheureux qui ne triomphent pas de la tragédie.
Jean-Paul Belmondo, c'est, au contraire, la décontraction, le copain facétieux à qui on a envie de taper sur l'épaule. Un baladin dont le physique athlétique appelait aux cascades et aux bourre-pifs. Capable de passer de Léon Morin, prêtre aux personnages plus désinvoltes avec l'insouciance qui sied aux Trente Glorieuses. Alain Delon, le beau ténébreux, ne se risque pas sur le terrain de l'humour, là où la vis comica de Belmondo, le Scapin bondissant, servi par les dialogues de Michel Audiard, fait des merveilles.
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1960, l'année du décollage pour l'un et l'autre
Pour vendre du papier, les médias ont monté en épingle une rivalité qui, pendant longtemps, ne les a pas vraiment jetés l'un contre l'autre. Chacun a tracé son sillon de son côté. Ils débutent cependant ensemble à la fin des années 1950 et se croisent dans les bars de Saint-Germain. On les trouve au casting de Sois belle et tais-toi (sorti en 1958), de Marc Allégret. Un film très vite oublié où les deux débutan [...] Lire la suite