Notre-Dame de Paris : orphelin, le chantier continue
Au mois de juin, un inconnu s'est présenté au service de sécurité du palais de l'Élysée chargé d'un paquet incongru, contenant deux haches. L'une était destinée à Emmanuel Macron, l'autre était pour Jean-Louis Georgelin. Afin d'équarrir, à la manière dont on le faisait au Moyen Âge, les troncs d'arbres qui constitueront la charpente de la nef et du chœur de Notre-Dame, soixante haches ont été spécialement confectionnées pour le chantier de la cathédrale. Et Jean-Baptiste Bonhoure, président de la maison de menuiserie Perrault, venait ce matin-là en offrir deux exemplaires au président de la République et au haut gradé. « Le général, heureux, m'a dit qu'on ne lui avait jusqu'ici offert que des épées ou des sabres, se souvient-il. Et il était ému car il s'intéressait, vraiment, au travail des artisans et des compagnons. »
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Le général Jean-Louis Georgelin, président de l'établissement public chargé de la restauration et de la conservation de Notre-Dame, Brigitte et Emmanuel Macron, lors d'une photo de groupe. © REA / Romain GAILLARD/REA
Ce jour-là, Georgelin a pris le temps de recevoir Bonhoure et de le présenter au président de la République. Et le chef d'État et son général, fascinés, ont longuement manipulé ces deux simples haches semblables à celles que l'on utilisait il y a huit siècles, témoins du pari inouï que l'on est en train de relever à Notre-Dame. Jamais une charpente médiéval [...] Lire la suite