« Dahomey » : les statues parlent aussi
Souvenez-vous : il y a déjà trois ans, 26 trésors royaux du Bénin ont rejoint leur terre natale, première restitution à un pays d'Afrique de l'Ouest qui en a fait la demande dès 2016. Les sublimes statues mi-hommes mi-animaux des rois du Dahomey sont les personnages principaux du documentaire de Mati Diop, Dahomey, ours d'or à Berlin, après que la cinéaste a remporté le grand prix du jury de Cannes en 2019, pour Atlantique.
Pour ces œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises, la traversée du retour – l'allusion du commentaire à l'esclavage est plus que patente – se fait en avion cette fois. Pour la raconter, Mati Diop signe un film puissant, fortement impressionnant, puisque qu'il joue sur deux registres. Imaginaire : les statues respirent, parlent, disent en langue fon sous-titrée le texte de l'écrivain et poète haïtien Makenzy Orcel. Et réel, vu du continent : comme les premières images montrant leur préparation au grand voyage depuis le musée français, le film suit leur réception des œuvres au Bénin, au geste près, sous la surveillance des commissaires béninois.À LIRE AUSSI Restitutions et révélations : un moment historique au Bénin ! Les regards si éloquents des citoyens venus admirer leurs trésors pour la première fois, exposés au palais de la Marina, palais présidentiel ouvrant exceptionnellement ses portes au public en cette occasion, sont d'une intense émotion. Le Point était sur place et a vécu la dimension historique de l'événem [...] Lire la suite