D’où vient l’expression « Tous les chemins mènent à Rome » ?
Dans la famille des exagérations historiques et des idées reçues créées par Astérix et Obélix, en voici une sur le réseau routier romain. Immédiatement nous vient à l'esprit l'image d'artères pavées et d'un vaste réseau de routes dans l'entièreté de l'Empire romain, sortes d'ancêtres des autoroutes modernes.
« L'idée reçue est ici une image, amplifiée par les dessinateurs des livres de vulgarisation : celle de chaussées méticuleusement pavées sur de multiples lits de gravier et de sable. Or celles-ci n'étaient que minoritaires, principalement aux abords et au cœur des villes. Les fameuses routes romaines étaient surtout faites de terre battue empierrée », écrit Bertrand Lançon, spécialiste de l'histoire romaine, dans Les Romains (Le Cavalier bleu, 2005).
À LIRE AUSSI Toutes les routes commerciales mènent (encore) à RomeMais ce n'est pas tout. L'idée même que « tous les chemins mènent à Rome » pourrait évoquer la centralisation de l'empire ou celle de l'Église chrétienne. Pourtant, la situation était plus nuancée. L'Empire romain ne correspondait pas à un État centralisé tel que nous l'imaginons. « Il est bien difficile de soutenir que l'Empire romain était un État centralisé dans la mesure où les usages locaux compatibles avec les institutions romaines étaient largement admis, les gouverneurs des provinces étaient encouragés à tolérer les traditions civiques locales », ajoute l'historien Bertrand Lançon.
Sans routes, « à quoi Rome eût-elle servi » ?
Rendons to [...] Lire la suite